Pourquoi et comment la Croix de Jésus a-t-elle disparu au moment de la Révolution française ? Qu’est devenue la Vraie Croix ?
La Révolution française a marqué la dispersion définitive des fragments de la Vraie Croix qui étaient conservés depuis plus de 500 ans dans la Grande Châsse de la Sainte-Chapelle, sur l’île de la Cité à Paris. Voyons quelles en furent les circonstances.
Voir aussi notre article complet : L’histoire de la Croix de Jésus et ce qu’elle est devenue.
La Vraie Croix sous la Révolution : le contexte.
En 1787, deux ans avant la Révolution, la France est en proie à d’immenses problèmes budgétaires. Cela conduit le roi Louis XVI à suspendre pour un temps l’activité de la Sainte-Chapelle. Le collège de chanoines continue cependant à assurer son service jusqu’au début des troubles.
L’éclatement de la Révolution et les menaces sur la Vraie Croix.
Lorsque la Révolution éclate en 1789, Louis XVI cherche à sauver le trésor de la Sainte-Chapelle. En parallèle, l’Assemblée constituante déclare que tous les biens du clergé doivent être mis à disposition de la nation. La menace se précise, et un inventaire des reliques est effectué par les révolutionnaires.
Le 12 mars 1791, le roi passe à l’action. Il exige le transfert immédiat des reliques vers l’abbaye de Saint-Denis où elles seront moins exposées, et mandate un de ses proches pour l’organiser. Louis XVI met à disposition son carrosse royal pour l’occasion, tiré par huit chevaux.
A l’abbaye de Saint-Denis, les reliques sont conservées par l’évêque Jean-Baptiste Gobel jusqu’en 1793. Certains reliquaires en métal, dont la Grande-Châsse, sont cependant fondus pour en récupérer les métaux.
Entre temps, la République est proclamée et Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793. La France sombre progressivement dans la dictature révolutionnaire de la Terreur. Plus rien ne s’oppose à la destruction des reliques de la Vraie Croix.
Le retour de la Vraie Croix à Paris.
Les choses s’accélèrent encore dans la nuit du 11 au 12 novembre 1793, alors que la France est en guerre contre la plupart des monarchies européennes. Au nom de la « Patrie en danger », la Convention ordonne que les reliques lui soient remises. Le trésor est alors entassé sur des chariots et reprend la direction de Paris.
A son arrivée à la Convention, un nouvel inventaire des reliques est effectué. Les révolutionnaires réclament la destruction des objets, mais certains membres de la Commission des Arts interviennent pour demander un sursis, invoquant leur valeur historique. Les reliques sont alors confiées à la Commission des Arts, et entreposées au Cabinet des Médailles et Antiques de la Bibliothèque Nationale de France, situé rue Richelieu à Paris.
Leur trace se perd ici. On sait seulement que les derniers reliquaires en métal sont envoyés à la fonte le 25 avril 1794.
Le dernier morceau de la Vraie Croix.
Quelques années plus tard, un ancien membre de la Commission des Arts, Jean Bonvoisin, affirme avoir récupéré un petit morceau de la Vraie Croix. En 1804, il le remet à Paul d’Astros, chanoine du chapitre de Notre-Dame. Ce morceau de 24 cm a longtemps été conservé au sein de la cathédrale parisienne, sous la protection des Chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Il a été déplacé suite à l’incendie de la cathédrale en avril 2019, et est aujourd’hui gardé en lieu sûr.
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Modif. le 13 mai 2020