Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Vengeance, désobéissance et clémence : planche au 9ème degré REAA

4.5/5 (2)

Vengeance, désobéissance et clémence : pourquoi Johaben a-t-il désobéi et pourquoi a-t-il été pardonné par Salomon ? Voici une planche au 9ème degré R.E.A.A.

Le récit du neuvième degré comporte plusieurs étapes :

Johaben désobéit aux consignes de Salomon. Il se permet d’agir seul et de tuer lui-même Abiram. Non conscient de sa faute, il est rappelé à l’ordre par ses frères :

Voyant la tête coupée du traître, ils lui reprochèrent d’avoir, par excès de zèle, commis une faute en tuant le criminel et en lui épargnant ainsi le supplice que Salomon avait décidé de lui infliger. Ils lui dirent que le Roi ne lui pardonnerait pas cette désobéissance à ses ordres et voudrait certainement l’en punir, mais qu’ils tenteraient d’intercéder en sa faveur.

Rituel du neuvième degré – Maître Elu des neuf

La désobéissance, l’intercession et la clémence sont donc les éléments essentiels à ce degré, renforçant l’enseignement autour des notions de compréhension, de pardon et de fraternité.

Q. – Comment votre élection fut-elle accomplie ?
R. – Par la vengeance, la désobéissance, la clémence et huit et un.

Vengeance, désobéissance et clémence : voici donc une planche au 9ème degré REAA.

En tuant le traitre, Johaben commet une grave erreur. Il s’auto-illusionne, croyant pouvoir faire justice lui-même. Il outrepasse les ordres et prend une place qui n’est pas la sienne. Nous avons-là un décentrage, un péché d’hybris. Concept issu de la Grèce antique, l’hybris touche à la démesure, à l’orgueil, à la violence et à la transgression.

L’intercession est une valeur essentielle en loge de perfection. Elle apparaît au sixième degré lorsque Salomon intercède en faveur de Johaben après qu’Hiram de Tyr l’a surpris en train d’écouter à la porte. Elle est développée au huitième degré à travers les cinq points de fidélité : « Quels sont les cinq points de fidélité ? Agir, intercéder, prier, aimer ses Frères et les secourir de façon à s’unir par le cœur et en esprit. »

Intercéder signifie intervenir en faveur de quelqu’un, par exemple pour obtenir sa grâce. Pour cela, il est nécessaire de le comprendre, de le considérer comme un égal, de se mettre à sa place, de l’aimer.

Voyant revenir les Maîtres Élus, Salomon s’apprêtait à donner des ordres concernant le supplice projeté lorsqu’il aperçut la tête d’Abiram au poing de Johaben. À cette vue, il ne put retenir sa colère et ordonna à Stolkin de le mettre à mort, ce qui aurait été exécuté si tous les Maîtres, se jetant à genoux devant le Roi, n’avaient supplié que grâce fût faite.

Ainsi, les huit maîtres supplient Salomon d’épargner Johaben et obtiennent sa grâce. L’intercession est un geste noble, profondément humaniste, qui consiste à voir en l’autre un autre soi-même. C’est un geste qui vient du coeur, c’est aussi le rappel que l’humanité partage le même sang et le même destin.

Apprenez combien il est essentiel d’avoir de vrais amis qui sachent vous défendre dans les occasions où leur secours est nécessaire.

Par le pardon qu’obtient Johaben, vous voyez combien le cœur d’un bon Roi se laisse toucher et combien un tel cœur est empli de clémence.

Salomon pardonne à Johaben, sans doute parce qu’il connait la pureté de ses intentions : la précipitation de Johaben et son zèle expriment avant tout l’élan du coeur. Rappelons qu’au sixième degré, Salomon dit à son propos : « cet homme est parmi mes favoris et des Seigneurs de ma cour celui qui m’est le plus attaché » ; il intercède en sa faveur et lui évite ainsi le châtiment demandé par Hiram de Tyr.

Salomon symbolise la justice éclairée, exercée au nom de Dieu. Il pratique le pardon et la clémence, mais peut aussi se montrer impitoyable, par exemple à travers le long supplice imposé aux deux derniers traitres au degré suivant.

Johaben bénéficie de la clémence du roi parce qu’il présente un potentiel de progression et une envie sincère de s’élever vers la Lumière, contrairement aux mauvais compagnons. Certes, Johaben représente l’ego, l’âme changeante, l’Eau alchimique, mais cette Eau est en cours de transformation : elle a vocation à s’élever sous l’effet du feu spirituel.

Remarque : en tuant lui-même le traitre, Johaben lui évite la souffrance du supplice sur la place publique. Le châtiment se trouve donc adouci, ce qui relève là-aussi d’une certaine forme de clémence.

Le neuvième degré est marqué par l’erreur de Johaben, égarement qui aurait pu conduire à sa perte. C’est l’aide fraternelle des huit autres maîtres qui lui permettra de comprendre et de se relever.

Ainsi, c’est en reconnaissant nos failles que l’on peut progresser. En l’occurrence, il s’agit de comprendre que la vengeance n’a de sens que dans l’exercice de la justice, et de réaliser que la mission ne vaut que par l’accomplissement du devoir.

Ainsi, tout sentiment de colère doit être réprimé, autant dans les pensées que dans les actes. L’orgueil n’a plus sa place, la mission doit être accomplie au nom de Dieu et de ses lois.

Johaben doit continuer à travailler pour purifier son âme, sous le regard bienveillant de ses frères et du roi Salomon. Au final, le passage par la sombre caverne aura clarifié le chemin spirituel, un chemin qui passe par soi-même mais aussi par les autres.

Voir aussi notre liste de planches du 5ème au 12ème degré

Pour aller plus loin :

Les degrés de vengeance Adrien Choeur

Ce livre numérique pdf (72 pages) comporte 19 planches essentielles pour approfondir le symbolisme des degrés de vengeance ou d’Elu au R.E.A.A.

Décryptez la légende, les personnages, les décors et les notions-clés à ces degrés.

Modif. le 1 juin 2024

Vous pouvez noter cet article !