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Le Vénérable Maître : fonction et devoirs

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Le Vénérable Maître : quelles sont ses attributions ? quelle est sa mission ? quels sont ses devoirs ? Voici une planche au premier degré.

Je m’engage sur mon Honneur et ma Foi Maçonnique, à obéir à la Constitution et aux Règlements Généraux de l’obédience, aux Décrets et au Règlement particulier de cette Respectable Loge et à en faire assurer le respect par tous les Frères de la Loge.

Je promets, en outre, de n’employer l’autorité que je reçois de mes Frères que pour le bien de l’ordre en général et de cette Respectable Loge en particulier.

Rituel d’installation du Collège des Officiers, R.E.A.A.

Elu par les maîtres pour trois ans, le Vénérable Maître est le Président de la loge. Il siège à l’Orient, sous le Delta lumineux et à ce titre doit faire rayonner la Lumière vers les régions sombres. Il exerce la direction matérielle et morale de la loge si possible avec sagesse, avec le concours des deux Surveillants qui représentent respectivement la force et la beauté.

Le Vénérable Maître n’agit pas seul, ne décide pas seul. En réalité, il s’appuie sur l’ensemble du Collège des officiers pour accomplir sa mission :

  • il ne conduit les échanges que par l’intermédiaire des frères Surveillants,
  • il ne prend pas position pour la loge mais sollicite les conclusions du frère Orateur (de manière générale, les pouvoirs du Vénérable sont limités par l’Orateur, gardien de la Loi),
  • il n’administre pas lui-même la loge mais s’appuie en cela sur le frère Secrétaire,
  • il ne corrige pas lui-même les frères en cas de manquement au rituel, cette mission revenant au frère Expert,
  • il ne conduit le protocole que par l’intermédiaire du Frère Maître des Cérémonies,
  • il ne gère pas lui-même le trésor de la loge, mais délègue cette tâche au frère Trésorier,
  • il ne gère pas lui-même les fonds du tronc de la veuve, mais délègue cette tâche au frère Hospitalier.

Ainsi, l’administration de la loge est en réalité collégiale. Pourtant, dans la pratique, c’est bien le Vénérable Maître qui compose son collège des officiers. Il conduit les travaux, guide la progression des frères, coordonne les officiers, insuffle une vision et fixe un cap. Il est responsable de la loge dans tous ses aspects : administratif, associatif, initiatique, fraternel et spirituel.

Combiner l’ensemble de ces dimensions est complexe. Le Vénérable Maître est au centre de Tout, il voit tout. Sa position nécessite de grandes qualités humaines et une capacité à allier pensée et action. C’est pourquoi le Vénérable Maître doit s’efforcer d’incarner la sagesse, cette sagesse qui doit « présider à la construction de notre édifice ».

Voici une planche sur le Vénérable Maître, sa fonction et ses devoirs.

Officier quasi-immobile, le Vénérable Maître applique le rituel. Il a le devoir de respecter et de faire appliquer le règlement intérieur de la loge. Il obéit à la Constitution, aux Règlements Généraux et aux décrets de l’obédience.

Il n’a aucune responsabilité en particulier, mais les porte toutes en général. Homme du devoir, il dirige et coordonne l’ensemble des aspects de la vie de la loge, avant, pendant et après les tenues. S’il devait avoir un seul objectif, ce serait d’oeuvrer à la progression de tous et à l’épanouissement de chacun.

En réalité, ce sont trois officiers qui dirigent les travaux : le Vénérable Maître s’appuie sur les deux Surveillants, le premier d’entre eux ayant d’ailleurs vocation à le remplacer en cas d’absence.

A noter que le « véné » est le seul officier à pouvoir parler librement en loge.

Tentons de lister en détails les missions et attributions du Vénérable Maître :

  • il dirige l’élaboration collégiale du programme des travaux,
  • il choisit éventuellement le thème annuel des travaux,
  • il convoque la loge,
  • il ouvre et ferme les travaux,
  • il préside les séances et peut les suspendre à tout moment,
  • il préside le conseil des maîtres,
  • il instruit les maîtres,
  • il initie et confère les différents grades : à ce titre, il est un transmetteur,
  • il assure le bon déroulement des travaux dans le respect de l’ordre maçonnique,
  • il fait des propositions et demande le vote des membres de l’atelier suivant les conclusions de l’Orateur,
  • il cultive l’égrégore en appelant les frères à former la chaîne d’union,
  • il signe les procès-verbaux et les documents officiels,
  • il valide les dépenses engagées par la loge,
  • il représente la loge à l’extérieur,
  • etc.

Remarque :

  • le « Vénérable Maître en chaire » est le président en titre de la loge,
  • « Vénérable Maître d’honneur » est un titre honorifique parfois conféré à un ancien vénérable maître en hommage à son action passée.

Le Vénérable Maître est respecté pour son expérience et ses connaissances, mais aussi pour son savoir-être et son humilité. C’est habituellement un frère qui a déjà occupé plusieurs plateaux, et qui est reconnu pour ses qualités intellectuelles, relationnelles et morales.

Le Vénérable Maître tient une place délicate, qui nécessite à la fois :

  • tact et fermeté,
  • tolérance et autorité,
  • souplesse et rigueur,
  • fraternité et rectitude.

Toute la complexité de cette fonction tient à la conciliation de ces couples de termes apparemment opposés. A la fois passif et actif, le Vénérable Maître exprime le centre, l’harmonie, le point d’unité.

Dans l’idéal, le Vénérable Maître possède une personnalité équilibrée, fraternelle, bienveillante et rassurante, tout en étant avancée sur le plan de la Connaissance spirituelle et initiatique.

Il doit faire preuve d’anticipation et de clairvoyance ; il doit savoir écouter, déceler les mésententes ou les disharmonies.

Si le Vénérable Maître connaît des faiblesses (nul n’est parfait), il doit savoir le reconnaître et en faire part à son Collège. Les autres officiers ont alors le devoir de lui faire confiance et de l’aider.

Le « véné » doit se garder des dérives qui pourraient l’éloigner de l’esprit de sa mission : orgueil, ambition ou tendance à l’exercice personnel du pouvoir…

Le sautoir du Vénérable Maître est bleu bordé de rouge, orné d’un delta très rayonnant (les rayons, larges, peuvent former un coeur) avec en son centre la lettre G. L’ensemble évoque le centre autour duquel tout Gravite : le Vénérable Maître rassemble autant qu’il rayonne. Il réunit et maintient l’harmonie au sein de la loge par la force de l’amour.

Des branches d’acacia, symboles de Connaissance et de maîtrise, remontent de chaque côté de sa poitrine.

D’autre part, le bijou du Vénérable Maître est l’équerre (laquelle forme avec le sautoir une croix de Saint-André) :

Le T.R.F. Inspecteur

V.M., recevez ce sautoir portant l’Equerre, symbole de rigoureuse équité, ainsi que de constante conciliation entre les oppositions nécessaires et fécondes.
Désormais, tous les Frères vous obéiront, nulle autorité ne sera plus respectée que la vôtre. Vous en ferez toujours usage avec sagesse.

Rituel d’installation du Collège des Officiers, R.E.A.A.

Enfin, le Vénérable Maître a pour attributs le maillet et l’épée flamboyante (cliquer pour lire notre article dédié) :

Le T.R.F. Inspecteur

V.M., je vous remets maintenant cette Epée Flamboyante, symbole de l’Autorité Spirituelle et ce maillet, symbole du Pouvoir Temporel.

Rituel d’installation du Collège des Officiers, R.E.A.A.

« Premier maillet », le Vénérable Maître met sa foi maçonnique au service de ses frères. Sa connaissance et sa sagesse s’étendent tant sur le domaine de l’esprit que sur celui de la matière. Il est le chef du chantier, le chef d’orchestre qui tente de synthétiser et d’harmoniser les différences au sein de la loge.

Le Vénérable Maître rayonne par son aura et par sa capacité à transformer les aspérités en amour fraternel. Il est le garant de l’essentiel : le progrès dans la fraternité.

Pourtant, aucun maître ne peut réellement prétendre être à la hauteur de cette fonction. Le Vénérable Maître est lui-même voué à apprendre et à progresser. Le vénéralat est une épreuve, une étape difficile dans la maîtrise de l’Art royal, mais extrêmement enrichissante.

Le maître maçon attend la fonction de Vénérable Maître avec crainte, l’assume avec joie et la quitte avec soulagement.

Pour aller plus loin :

livres maçonniques

Modif. le 4 novembre 2024

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