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Tao Te King 50 : la mort

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Tao Te King 50 : quelle est la signification du 50ème verset du Livre de la Voie ? Comment aborder la mort ? En quoi la mort fait-elle partie de la vie ?

Ce chapitre du Tao Te King évoque la mort, phénomène que le sage aborde sans inquiétude.

La mort est avant tout la fin de l’ego et des illusions. Elle n’a pas d’importance car en réalité, elle a déjà eu lieu au cours de la vie du maître : le sage est en effet celui qui a vu mourir en lui toutes les croyances liées à son individualité.

Le sage a compris qu’il n’était pas un être séparé du reste du monde. Il se laisse porter par les forces cosmiques, il fusionne avec elles. C’est ainsi qu’il devient immortel.

Voici donc Tao Te King 50, texte complet et signification du verset.

Tao Te King 50 : texte.

Traduction de Stephen Mitchell

Le Maître se donne
à tout ce que l’instant apporte.
Il sait qu’il va mourir,
et rien ne lui reste à quoi s’agripper :
pas d’illusions dans l’esprit,
pas de résistances dans le corps.
Il ne réfléchit pas à ses actions ;
elles jaillissent de la profondeur de son être.
Il ne refuse rien de la vie ;
ainsi est-il prêt pour la mort,
comme un homme est prêt à dormir
après une bonne journée de travail.

Tao Te King 50 : la mort.

Ayant abandonné son individualité, le sage n’a plus de désirs pour lui-même. Il n’a plus d’ambition, de regret ni d’angoisse. Il n’a plus peur de l’avenir ni de la mort, c’est ainsi qu’il peut profiter de l’instant présent. Ce qui n’est pas sans rappeler le Carpe diem d’Horace.

Traditionnellement, les commentateurs taoïstes identifient une série de causes qui permettent d’arriver à la vie éternelle : parmi elles, la vacuité, le non-être, la pureté, la quiétude, l’amour de l’obscurité, la pauvreté, l’humilité, le dépouillement, la faiblesse, la frugalité, etc.

A l’inverse, ils listent des causes de mort : l’attachement, l’agitation, le désir de briller, la richesse, la force, la fierté, l’opulence, etc.

Le sage est donc celui qui arrive à se libérer de ses envies et passions. Il abandonne tout objectif personnel et agit en suivant le cours des choses, sans attente particulière. Pour lui, la perspective de la mort n’est donc pas une souffrance.

Lao-tseu compare la mort à une simple nuit de sommeil, ce qui introduit l’idée d’un réveil, d’une renaissance. On ne meurt donc pas vraiment : certes, l’ego disparaît définitivement, mais ce que nous étions continue à vivre au sein du Tout cosmique.

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Les 3 textes du canon taoïste :

Modif. le 3 septembre 2020

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