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Tao Te King 3 : le non-agir

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Tao Te King 3 : troisième verset du livre de Lao-Tseu en français. Comment analyser et interpréter ce chapitre du Tao Te King qui concerne le « non-agir » ?

Le Tao Te King est le Livre de la Voie et de la Vertu. Ecrit par Lao Tseu, il est l’ouvrage fondateur du taoïsme, philosophie chinoise qui décrit le « chemin de la vertu ».

Le Tao Te King est un recueil de 81 poèmes philosophiques courts, à la signification profonde.

Le troisième poème (chapitre ou verset) du Tao Te King explique la philosophie du non-agir, qui est au coeur de l’éthique taoïste.

Voici le texte du Tao Te King 3 ainsi qu’une tentative d’interprétation.

Tao Te King 3 : texte complet.

En vert : traduction alternative.

Si l’on surestime les grands hommes,    Si l’on exalte les sages,
les gens deviennent dépendants.     le peuple se dispute
Si l’on surévalue les biens matériels,
les gens commencent à voler.

Le Maître dirige
en vidant l’esprit des gens
et en remplissant leur coeur,     en empêchant que leur coeur se trouble
en affaiblissant leur ambition
et en renforçant leur courage.
Il aide chacun à perdre tout
ce qu’il sait, tout ce qu’il désire,
et crée la confusion     
chez ceux qui pensent savoir.    fais en sorte que ceux qui ont du savoir n’osent pas agir.

Pratique le non-agir,
et chaque chose prendra sa place.   et alors il n’y aura rien qui ne soit bien gouverné.

Tao Te King 3 : analyse et interprétation.

Ce 3ème verset du Tao Te King parle de l’action et de l’intention.

S’attacher à une idée, agir en attendant quelque chose, croire à un objectif à atteindre : voilà ce qui conduit à la déception et au malheur.

Nos désirs, nos attachements et nos attentes nous éloignent de l’évidence que le cours des choses est tel qu’il doit être. Notre ambition ne peut que provoquer un déséquilibre, même si nous sommes persuadés de bien faire.

Voilà le danger : être persuadé d’avoir raison, d’avoir compris, être convaincu de bien faire, juger les autres pour leurs actes et penser pouvoir faire mieux.

Nos croyances et nos illusions font de nous des êtres décentrés : nous voudrions que le monde soit conforme à nos idées, comme si nous étions Dieu. Et le fait est que nous nous trompons souvent et que nous sommes souvent déçus.

Le sage apprend les gens à « vider leur esprit » : cela ne signifie pas qu’il les rend bêtes ; au contraire, il leur apprend à abandonner les pensées illusoires et égoïstes de leur mental.

Le sage aide les hommes à « remplir leur coeur » : cela signifie qu’il les aide à accepter les choses telles qu’elles sont, et à aimer les autres tels qu’ils sont. C’est de cette manière que pourra s’opérer le recentrage.

Lao Tseu appelle au non-agir : il ne s’agit pas de quitter le monde ou de vivre en ermite, mais d’agir sans ambition. De la même manière, ce peut être se regarder agir.

L’absence de désir conduira à placer son action dans l’ordre des choses, en faisant confiance à l’intelligence de l’univers : voilà la voie du succès et du bonheur.

Ainsi, aucun espoir ne sera déçu.

Suite du Tao Te King : 

Ouvrages taoïstes fondamentaux :

Le canon taoïste se compose de trois textes majeurs :

  • Le Tao Te King, de Lao-tseu, traduit par Stephen Mitchell. Cette traduction est moderne, accessible et poétique.
  • Les Œuvres de Maître Tchouangde Tchouang-tseu, traduit par Jean Levi. Une magnifique traduction qui rend hommage à la beauté du texte original, sans se perdre dans les lourdeurs rébarbatives.
  • Le traité du Vide Parfait, de Lie Tseu, traduit par Jean-Jacques Lafitte.

Modif. le 3 septembre 2020

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