Le tableau de loge du troisième degré : description et analyse. Quels sont les éléments qui apparaissent sur le tapis de loge en Chambre du milieu, et comment les interpréter ?
Le tableau de loge du troisième degré, représenté ci-dessus, est très différent de celui des deux premiers degrés. De nombreux éléments ont disparu : l’oeil et le delta lumineux, l’étoile flamboyante, les deux sphères, le Soleil et la Lune, la pierre brute et la pierre cubique, le ciseau, la règle à 24 divisions, le levier, les marches, les colonnes B et J, le fronton du temple ainsi que la corde à noeuds.
L’absence de ces éléments peut s’expliquer par le fait que nous ne sommes plus sur le chantier : nous avons quitté la loge pour pénétrer dans le temple. Les outils de travail semblent moins utiles, car nous sommes passés du domaine de la matière à celui de l’esprit. On remarquera que toute source de lumière a disparu : delta, Soleil, Lune, étoile…
On retrouve toutefois les éléments suivants, qui sont donc communs aux tableaux des trois premiers degrés :
- la planche à tracer,
- les trois grandes Lumières de la franc-maçonnerie : le volume de la loi sacrée, le compas et l’équerre,
- le fil à plomb, symbole de la plongée en soi,
- le niveau, symbole de l’équilibre et de l’égalité,
- le maillet qui, dissocié du ciseau, symbolise le commandement,
- le pavé mosaïque.
La principale nouveauté réside dans un autre élément qui recouvre la majeure partie du tableau de loge : le cercueil d’Hiram.
Entrons dans le symbolisme du tableau de loge au troisième degré.
Le tableau de loge au troisième degré : le cercueil d’Hiram
Le tableau de loge du troisième degré est placé sous le signe de la mort et du deuil. Les dimensions du cercueil d’Hiram impriment une certaine gravité.
Le cercueil est orienté vers le bas, vers le sombre occident, où s’épanouit une branche d’acacia. Il est orné de plusieurs symboles :
- un compas au niveau de la tête : nous avons là le domaine de l’esprit,
- une équerre au niveau des pieds, symbole de rectitude,
- une tête de mort : précisément un crâne et deux tibias, symboles de mort mais aussi de renaissance : la chair a quitté les os, l’âme s’est libérée de la matière,
- trois outils entremêlés : le fil à plomb, le niveau et le maillet, que l’on peut facilement associer à chacun des trois premiers degrés maçonniques, mais aussi et surtout aux trois objets utilisés par les mauvais compagnons pour frapper Hiram,
- ainsi que les initiales M.B. pour Moa Bon : c’est le mot substitué qui signifie « architecte » ou « constructeur ». Selon la légende du grade, il avait été convenu que le premier mot prononcé en découvrant le cadavre d’Hiram : « C’est l’Architecte ! », serait adopté comme mot sacré, substitué au mot véritable.
Notons que la branche d’acacia symbolise la vie et l’espoir de renaissance : en effet, la vie se fonde sur la mort, comme la vérité s’établit à partir de l’erreur.
Les symboles périphériques
Les deux coins supérieurs du tableau de loge sont occupés par la planche à tracer et les trois grandes lumières de la franc-maçonnerie :
- la planche à tracer sert à composer les plans : elle renvoie directement aux prérogatives du maître. Elle comporte deux grilles de lecture qui permettent de décoder les signes de l’alphabet maçonnique,
- les trois grandes lumières de la franc-maçonnerie représentent la rencontre entre la tradition, la raison et l’intuition.
Par ailleurs, le pavé mosaïque est représenté sur les coins inférieurs du tableau de loge, symbole de la dualité mais aussi de l’équivalence et de la complémentarité entre ce qui semble opposé.
Enfin, on remarquera que les trois fenêtres présentes sur les tableaux de loge des deux premiers degrés sont remplacées par trois portes, qui correspondent aux trois mauvais compagnons, perversion des trois principes sagesse, force et beauté.
Conclusion
Le tableau de loge du troisième degré marque l’entrée dans un nouvel espace-temps. Les travaux suspendus, nous sommes invités à faire une pause, à respecter un temps de deuil, à nous recueillir silencieusement devant l’exemple d’Hiram.
La Lumière est absente, désormais enfermée dans le cercueil, visible uniquement par l’esprit de celui qui ose se sacrifier.
Le cercueil de l’Architecte symbolise la fin de tous les faux-espoirs et donc la naissance d’un nouveau chemin de vérité. Il a fallu mourir pour vivre, abandonner pour comprendre, renoncer pour accéder.
Au centre du tableau et du cercueil figure une tête de mort, symbole funeste… mais qui cache l’emplacement précis du coeur d’Hiram.
Voir aussi notre liste de planches au 3ème degré
Pour aller plus loin :
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Il offre des points d’appui pour qui souhaite pénétrer plus profondément l’esprit et le sens de ce degré.
Modif. le 3 octobre 2024
