Le shintoïsme : définition simple. Quels sont les principes fondamentaux de cette religion japonaise ? Que sont le shinto, le kojiki, les kami, les jinja et les torii ?
Le terme « shintô » est constituée des deux mots shin, qui désigne la divinité, et dao (écrit et prononcé « tô ») qui signifie la voie, le chemin à suivre.
Littéralement, le shintô est donc le chemin vers les divinités. Les Japonais utilisent également l’expression kami-no-michi pour désigner cette voie spirituelle.
Le shintoïsme est une croyance traditionnelle du Japon qui plonge ses racines dans le culte très ancien que les chasseurs-cueilleurs de l’archipel vouaient aux kami, les esprits de la nature, autrement dit les « présences spirituelles » ou les « dieux ».
Le shintoïsme est donc une religion antérieure à l’introduction du bouddhisme (VIème siècle).
Le shintoïsme se pratique dans des sanctuaires au style très particulier : les jinja.
Voici une définition simple du shintoïsme.
Le shintoïsme : définition simple
Pratiqué par environ 90 millions de Japonais, le shintoïsme est un polythéisme et un animisme : les êtres, les objets et les éléments naturels sont perçus comme ayant une âme propre. Le shintoïsme voue aussi un culte aux ancêtres ainsi qu’à l’empereur. Il se fonde sur une mythologie très riche.
Les kami : définition dans le shintoïsme
Les kami sont des divinités locales qui peuvent être considérées comme l’esprit ou le génie d’un endroit particulier. D’autres kami représentent des objets naturels.
Les kami sont présents dans toute chose : la terre, le ciel, les animaux, les végétaux, la lune, le soleil (dont la déesse est la rayonnante Amaterasu, symbole de la nation japonaise), les tempêtes (Susano-o) les rivières, les cascades, les monts (le mont Fuji) mais aussi les ancêtres car ils sont la manifestation de la force divine qui a généré la famille.
A noter que certains kami concernent des concepts plus abstraits tels que la croissance ou la fertilité.
Certes, les éléments naturels les plus souvent divinisés sont ceux dont l’homme a le plus besoin au quotidien, comme l’eau des rizières, le soleil ou le feu. A travers eux, c’est la puissance et les caprices de la nature que les croyants tentent d’apprivoiser.
On ne vénère pas à proprement parler les kami, mais on s’assure de leur protection et de leur bienveillance. On prend garde de ne pas les froisser car tous les kami peuvent être, comme les phénomènes naturels, à la fois bons et mauvais.
Si l’on vexe un kami, il faut procéder à des rites de purification pour que l’ordre des choses soit rétabli.
Les kami ne sont pas des déités transcendantales au sens occidental. Bien que divins, ils sont proches des croyants, habitent le même monde qu’eux, font les mêmes erreurs et pensent de la même manière.
A noter que les morts deviennent automatiquement des kami.
Le kojiki et la cosmogonie shintoïste
Les mythes, traditions, coutumes et légendes japonais du shintô ont été codifiés tardivement, au VIIIème siècle de notre ère, sous l’impulsion des empereurs japonais qui voulaient rivaliser avec le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme, trois systèmes religieux arrivés de Chine quelques décennies plus tôt.
Rédigé en 712, le kojiki (« chronique des choses anciennes ») compile les récits mythologiques et les légendes les plus marquantes du shintoïsme. Ce livre sacré expose la manière dont l’univers a été créé ainsi que l’histoire des dieux et des règnes impériaux de l’époque.
Au tout début naissent, dans la haute plaine du Ciel, le dieu Izanagi et la déesse Izanami. La Terre toute jeune ne ressemble qu’à une tâche d’huile sur l’océan. Pour consolider la Terre, le couple divin se rend sur le pont flottant du Ciel (qui relie le monde d’en haut avec le monde d’en bas) et plonge une immense lance richement décorée dans l’océan, qu’ils agitent un moment avant de la retirer. Quelques gouttes tombent de la lance et en touchant l’océan se transforment en une île : la première île du Japon vient de naître.
Izangi et Izanami descendent alors du Ciel et s’installent sur cette île. En s’unissant, ils produisent tous les éléments naturels ainsi que les autres îles de l’archipel, et donnent naissance à tous les kami dont les plus importants sont Amaterasu, déesse du Soleil, et son frère Susano-o, terrible dieu des tempêtes.
Les jinja : sanctuaires shinto
La vénération des kami se fait principalement dans des sanctuaires shinto : les jinja. Mais elle peut aussi se faire chez soi, devant un petit autel privé qui consiste le plus souvent en une simple étagère ornée de quelques objets rituels. Il est possible de vénérer des objets ou des personnes encore vivantes.
La plupart des sanctuaires sont de petits bâtiments dans le style architectural caractéristique du Japon, dont l’entrée est matérialisée par un portique (torii).
Le torii est constitué de deux pylônes verticaux et de deux barres hautes. Il sépare le monde profane du monde dans lequel les kami vivent : l’espace sacré.
Sur ces portiques sont traditionnellement placés des coqs en l’honneur d’Amaterasu (déesse du soleil), leurs chants faisant lever l’astre. Parfois le torii sert d’ex-voto offert par une famille reconnaissante.
Les sanctuaires sont surveillés par des gardiens, les komainu, sorte de monstres en pierre ressemblant le plus souvent à des lions.
Tous les événements joyeux de la vie, de la naissance au mariage, sont célébrés dans ces sanctuaires.
L’entrée dans le sanctuaire
Le shintô ne connait ni dogme ni spéculation sur l’au-delà. Il consiste en une série de rituels où l’essentiel consiste à rechercher l’harmonie avec les forces naturelles. Cette harmonie est conçue comme une pureté intérieure et extérieure : c’est la raison pour laquelle l’entrée dans le sanctuaire est précédée d’un geste de purification avec de l’eau.
Les fidèles doivent se laver la bouche et les mains avant d’entrer dans le jinja. Un bassin d’ablution et des louches sont à leur disposition. Ils sonnent ensuite une cloche pour attirer l’attention des kami et font des offrandes en remerciement de la chance qu’ils ont eu, de l’harmonie de leur existence ou de la vie paisible qu’ils ont pu mener.
Les courtes prières doivent toujours être altruistes et concerner le bien commun. Elles s’achèvent en frappant deux fois dans les mains.
On peut voir dans les sanctuaires de petits oratoires réservés à la prière individuelle. Les fidèles peuvent aussi prier en écrivant leur vœux sur des tablettes placées ensuite dans un arbre en compagnie de nombreuses autres.
Conclusion sur le shintoïsme et sa définition
Le shintoïsme ne connaît ni fondateur, ni dogme, ni loi sacrée, ni commandement, ni notion de péché.
Cette religion finalement très simple met en avant l’amour et le respect de la nature. Elle s’intéresse à la manière de trouver le bonheur dans cette vie-ci en menant une vie simple, en harmonie avec l’environnement et les autres, en respectant tradition et famille.
Le shintoïsme invite au travail sur soi afin d’ouvrir sa conscience et de la rendre pure. Une pureté qui ne pourra être atteinte qu’en accueillant la lumière solaire de la déesse Amaterasu.
« Chacun est libre de percevoir ou non la présence de l’esprit du kami dans un grain de riz ou un simple brin d’herbe. »
Pour aller plus loin :
Qu’est-ce que la spiritualité ? Quel est le but à atteindre ? En quoi consiste la méthode spirituelle ? Quel lien avec la philosophie ?
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Modif. le 31 juillet 2024