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Savoir, connaître, comprendre

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Quelle différence entre savoir et connaissance ? Est-ce que savoir, c’est connaître ? Approche spirituelle et ésotérique.

Les termes « savoir » et « connaissance » sont souvent confondus dans la vie courante. Mais sur la plan spirituel et ésotérique, ils renvoient à deux choses bien différentes :

  • Définition savoir : Le savoir peut être défini comme la somme des informations accumulées, acquises par l’étude, l’analyse, l’expérience ou l’apprentissage. On parle de science, de savoir encyclopédique fabriqué, appris et transmis.
  • Définition connaissance : La connaissance (parfois écrite avec un grand « C ») est le chemin d’accès à la vérité universelle (Dieu, les causes de la matière, le sens de la vie…). Cette voie d’accès se fait dans sur le plan intime (l’être, la conscience) et ne passe pas forcément par la méthode scientifique, mais par exemple par la méthode initiatique.

Ainsi savoir n’est pas forcément connaître, et connaître n’est pas forcément savoir…

Tentons de bien comprendre la différence entre savoir et connaissance. 

La différence entre savoir et connaissance.

Le savoir.

Le savoir repose sur les sciences, l’observation, l’expérimentation, et le raisonnement (déduction, calcul, logique…). Son domaine d’application est le monde physique. La méthode scientifique procède de plusieurs étapes :

  1. observation,
  2. hypothèse,
  3. expérience,
  4. analyse,
  5. théorie.

Le but est donc d’observer des phénomènes, de les analyser et de les comprendre. Cette démarche a pour caractéristique principale de séparer l’observateur de l’observé, le sujet de l’objet.

Le scientifique se place donc en recul du phénomène observé : cette méthode est censée faciliter l’accès à la réalité, en s’écartant des croyances et des superstitions. Lire aussi notre article : La réalité, qu’est-ce que c’est ?

D’autre part, la méthode scientifique consiste à séparer les objets entre eux pour tenter de mieux cerner leur fonctionnement et leurs interactions, avant de tenter de recomposer les phénomènes.

Cependant, le « savoir » a pour principal inconvénient de réduire la réalité à la seule vérité scientifique. Or les sciences évoluent sans cesse, et ce qui est jugé vrai aujourd’hui ne le sera pas forcément demain : le savoir est ancré dans le passé. De fait, le savoir crée un monde abstrait, c’est-à-dire un univers « construit » qui ne correspond qu’à un certain niveau de la réalité.

Ceci peut conduire à des dérives : l’homme se croit extérieur au monde, supérieur à la Nature, une Nature qu’il peut soumettre et exploiter comme il l’entend. Ici, Dieu disparaît.

La connaissance.

L’accès à la connaissance procède d’une démarche bien différente de celle qui consiste à acquérir une somme de savoirs scientifiques. Nous allons voir qu’il ne s’agit plus d’accumuler des savoirs, mais plutôt d’accéder à la vérité par un dépouillement personnel et l’abandon de ce que l’on croit savoir.

Si la connaissance s’appuie elle-aussi sur l’observation et le raisonnement, elle se fonde en réalité sur une autre forme d’intelligence, parfois assez proche de l’intuition.

Autre différence majeure, la connaissance ne cherche pas à séparer le sujet de l’objet. Au contraire, elle inclut le sujet dans la recherche de la vérité. Car c’est précisément le sujet qui constitue le principal obstacle à la vérité : il faut le connaître pour le neutraliser.

La connaissance de soi devient alors le fondement de la méthode : il s’agit de plonger en soi pour mieux se connaître, en vue d’ôter les voiles qui dissimulent l’évidence. Parmi ces voiles : l’ego, l’orgueil, les passions ou encore le flux ininterrompu du mental.

L’objectif n’est plus de séparer les choses pour les comprendre, mais d’accéder à une vision globale, un niveau de conscience qui permettra à la Lumière universelle de se révéler.

Si le savoir s’intéresse au monde physique, la connaissance nous parle plutôt de métaphysique, cette dernière étant vue comme une quête de soi et de ce qui est au-delà de la matière, en vue de connaître les lois fondamentales de l’univers.

Ainsi la connaissance est au point de rencontre du soi et de l’univers, au carrefour de l’intuition, de la conscience et du raisonnement ; elle puise à la fois dans les sciences, la philosophie, la psychologie et la spiritualité.

Nous l’avons vu, l’accès à la connaissance se fait par l’abandon de soi, la mort des certitudes, l’oubli des réalités construites et des illusions, bref un dépouillement total pouvant aller jusqu’à l’abandon des savoirs. Il s’agit de « désapprendre » afin d’expérimenter le retour à l’innocence originelle. Il s’agit de fuir l’arbre de la science pour retourner à l’arbre de vie du jardin d’Eden.

Enfin, l’accès à la connaissance se fait par l’Amour : c’est précisément le fait d’ouvrir son coeur qui fait disparaître tous les obstacles au dévoilement de la Lumière, en particulier la peur et l’orgueil.

Au final, le chemin de la connaissance est à la fois la voie, la vérité et la vie. Il donne accès aussi bien à la transcendance qu’à l’immanence.

La transmission du savoir et de la connaissance.

Si le savoir peut se transmettre (par un enseignement, par les livres…), il n’en est pas de même pour la connaissance. Accéder à la connaissance relève en effet d’une démarche personnelle, intime, indicible.

La connaissance parle de secrets qui sont difficiles à exprimer et à partager.

Les sociétés ésotériques (par exemple la franc-maçonnerie) tentent de contourner cet obstacle à travers l’initiation. L’initiation consiste en une révélation progressive de « secrets », qui sont non pas la révélation de la Vérité, mais plutôt des substituts aux secrets véritables et indicibles. L’initié est invité à entrer progressivement dans une démarche de recherche ; pour cela, il utilise des points d’appuis : le rite initiatique, divers symboles, mythes ou légendes…

Ne pas opposer savoir et connaissance.

Malgré tout ce qui différencie savoir et connaissance, il serait inexact d’opposer les deux notions.

En effet, le savoir et la connaissance peuvent tous deux faire appel aussi bien à la raison qu’à l’intuition :

  • le scientifique se fonde sur son intuition pour aborder les phénomènes et les analyser,
  • l’initié cherchera à valider son intuition par le raisonnement.

La psychologie ou la phénoménologie sont des exemples de disciplines scientifiques qui visent à la connaissance des profondeurs de l’être humain et de son psychisme. Elles réconcilient savoir et connaissance.

Savoir, connaître, comprendre.

Connaître, c’est donc d’abord savoir qui je suis.

Mais cette quête relève toujours de la pensée : le mental et son flux ininterrompu d’hypothèses et de questions est toujours là.

La compréhension, elle, ne survient que lorsque la pensée se tait : c’est le silence de la méditation.

La compréhension représente alors la fin de la connaissance et l’entrée dans l’éternité du temps présent. C’est l’accès au tao, à la Grande Source, ce grand vide qui contient tout. Ceci ne peut se transmettre : on ne peut qu’en faire l’expérience, expérience qui pourrait bien mener à une forme de bonheur éternel.

En franc-maçonnerie.

L’initiation maçonnique appelle dès le premier degré à la connaissance de soi. Le nouvel initié est invité à subir l’épreuve de la Terre, symbole d’une plongée au plus profond de l’être. Les épreuves suivantes l’amènent à purifier sa conscience et à laisser tomber les masques de l’orgueil, du mensonge et de l’illusion. Il est ensuite « condamné » au silence.

Tout au long de son parcours, le franc-maçon tente, malgré lui, de progresser vers la Lumière. Il taille sa pierre : il retire la matière inutile, renonce au superflu.

Au grade de compagnon, il rencontre le terme de gnose, ou connaissance intégrale de la vérité, sous la forme d’une étoile inaccessible. Accumuler des savoirs ne permettra jamais d’atteindre cette étoile, car la vérité infinie est inconnaissable, inimaginable, informulée.

Au troisième degré, il doit combattre ses ennemis intérieurs : l’ignorance, le fanatisme et l’ambition.

Enfin, il y a en franc-maçonnerie l’idée que la connaissance ne peut être approchée qu’ensemble, en fraternité. La tolérance, l’écoute des autres, la multiplication des points de vue sont autant de points d’appui pour accéder aux grandes Lois de l’univers, même si la sagesse ne s’enseigne pas…

Dans le taoïsme.

Plus tu sais, moins tu comprends.
Tao Te King, 47

Dans la recherche du savoir,
chaque jour quelque chose est ajouté.
Dans la pratique du Tao,
chaque jour quelque chose est lâché.
Tao Te King, 48

Savoir et connaissance : citations.

Connais-toi même et tu connaîtras l’univers et les Dieux. Inscription du fronton du temple de Delphes.

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Rabelais (Pantagruel)

C’est lorsqu’une personne intériorise un savoir qu’il devient connaissance. Anonyme

Connaître son ignorance est la meilleure part de la connaissance. Proverbe chinois.

Se connaître nous fait plier le genou, posture indispensable à l’amour. Car la connaissance de Dieu engendre l’amour, et la connaissance de soi engendre l’humilité. Mère Teresa

Ne pas savoir est généralement une étape sur la voie de la connaissance. Jostein Gaarder

L’homme qui cherche la connaissance ne doit pas seulement savoir aimer ses ennemis, mais aussi haïr ses amis. Nietzsche

Il y a une naissance en toute connaissance. Pascal Quignard

La perplexité est le début de la connaissance. Khalil Gibran

La connaissance sans la sagesse, est de l’intelligence artificielle. Juliana M. Pavelka

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Modif. le 15 juillet 2021

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