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Les saints guérisseurs de Bretagne : liste et pouvoirs

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Par Hélène Barazer ; helene.barazer {at} hotmail.fr

Les saints guérisseurs de Bretagne : liste et description. Qui étaient les différents saints bretons et quel culte leur vouait-on ?

Noms de lieux, villes ou villages, simple chapelle ou cathédrale, tout atteste, en Bretagne, de l’importance du culte des saints guérisseurs. A une époque où le vétérinaire n’existait pas, ou n’était pas plus sollicité que le médecin, les habitants s’adressaient aux saints de leur paroisse.

Certains avaient un pouvoir bien spécifique et ce, à travers toute la Bretagne ; Fiacre et Isidore pour les cultures, Eloi pour les chevaux, Brigitte et Marguerite pour les mamans…

Mais la plupart étaient polyvalents et guérissaient différentes maladies suivant l’endroit où ils étaient vénérés.

Quels étaient les recours pour obtenir satisfaction à la requête ? Quand allait-on rendre visite au saint guérisseur ? Quelles étaient les différentes façons d’implorer le saint ?

Le moment des offrandes succédait aux vœux ; si le pèlerin avait, bien sûr, obtenu satisfaction !

Voici donc la liste et la description précise des saints guérisseurs de Bretagne.

Fondateur de l’abbaye de Landévennec, saint Gwénolé est l’un des saints les plus populaires de Bretagne.

Saint guérisseur et protecteur, il a le pouvoir de soulager les verrues à Cléden-Cap-Sizun, de guérir de la cécité à Saint-Frégant et de favoriser le rendement de pommes à Carnac.

En général, chaque paroisse possédait tout un arsenal de moyens pour subvenir aux maux les plus courants mais il y avait des sites sacrés dont la réputation était reconnue jusqu’à trente kilomètres à la ronde, distance que les pauvres n’hésitaient pas à franchir à pied, les riches en charrette ou carriole.

Quels étaient les recours pour obtenir satisfaction à la requête ?

Il y avait les pierres (dolmen, menhir, simple pierre), les fontaines miraculeuses et les saints eux-mêmes (statue, reliques).

Par exemple, à Locronan, Ar men gazeg est la pierre sur laquelle s’asseyaient les femmes en mal d’enfant.

A Lanhouarneau, il faut embrasser les reliques de saint Hervé le jour du pardon pour soigner les problèmes oculaires.

Locronan, pierre de Ar men gazeg
Locronan, pierre de Ar men gazeg 

Parmi les pierres miraculeuses, il y a le lit de saint Idunet à Pluzunet (près de Lannion). Cette pierre est indiquée pour l’enfant qui tarde à marcher :

  • le fouetter trois fois avec une branche de genêt qui a servi à balayer la pierre,
  • l’étendre dans le « lit »,
  • conduire l’enfant à la fontaine et l’asperger à trois reprises en lui frictionnant les reins,
  • répandre des gouttes d’eau sur le sol.
lit de saint Idunet à Pluzunet

Beaucoup de lieux attestent de l’importance du culte des saints en Bretagne. Leurs statues, de bois polychrome ou de kersanton (roche magmatique) peuplent les églises, les chapelles, les calvaires et les fontaines.

Certains saints sont très populaires : Armel, Corentin, Fiacre, Gildas, Gwénolé, Hervé, Maudez, Tugdual… Pour d’autres le culte se limite à une chapelle ou à une paroisse : Rittan à Crozon, Sutic à Guissény, Thamec à Moëlan…

Saint Thélo
Saint Thélo a donné son nom à Landeleau
Ses reliques sont portées à l’Ascension lors de la Troménie

Certains saints ont un pouvoir bien spécifique et ce, à travers toute la Bretagne ; Fiacre et Isidore pour les cultures, Eloi pour les chevaux, Brigitte et Marguerite pour les mamans…

La plupart sont polyvalents et guérissent différentes maladies suivant l’endroit où ils sont vénérés.

Saint Isidore, patron des laboureurs
Saint Isidore, patron des laboureurs

Quand va-t-on rendre visite au saint guérisseur ? Si la demande n’est pas urgente, le jour du pardon reste le meilleur moment et le plus efficace. Les différentes cérémonies religieuses, la présence du clergé, la bénédiction des fidèles accentuent le côté sacré.

Mais si la demande est urgente ou s’il n’y a pas de pardon, ce peut être à tout moment.

Notre-Dame des XIII chênes
Notre-Dame des XIII chênes est invoquée en cas de maladies graves
Trémorel
Saint Voarin soulage
les rhumatismes
au Cloître-Pleyben
Saint Voarin soulage les rhumatismes au Cloître-Pleyben

Quelquefois, il peut y avoir des rites particuliers ; il faut aller voir le saint avant le lever ou après le coucher du soleil, certains jours de la semaine (surtout le lundi), ou trois lundis de rang…

Par exemple, à Plouzévédé (culte de Saint-Hervé) : pour être exaucé, il faut faire pendant trois lundis consécutifs trois fois trois tours de la chapelle Notre-Dame puis réaliser ses ablutions à la fontaine. Saint Hervé, le barde aveugle, soulage les problèmes oculaires : on s’humecte les paupières avec l’eau de la fontaine.

Quelles sont les différentes façons d’implorer le saint ?

  • Le pèlerinage individuel, à tout moment : le malade peut pénétrer discrètement tôt le matin, pendant la sieste des voisins ou à la tombée de la nuit, il expose son cas au saint choisi et prie, puis il se signe, effectue plusieurs offrandes et se retire.
  • Le jour le jour du pardon : si la demande peut attendre, le jour du pardon est le meilleur moment.
  • Le pèlerinage par procuration : lorsque le malade va très mal et ne peut se déplacer, lorsqu’il est riche ou quand, à son insu, sa famille s’interroge sur l’évolution de son cas.
Reliques saint-Jean Baptiste Saint-Jean-du-Doigt
Les reliques de saint Jean-Baptiste soulage les problèmes oculaires
Saint-Jean du Doigt

Vœu émis ou vœu exaucé, on venait implorer ou remercier les saints guérisseurs de Bretagne.

Contrairement au dépôt d’un ex-voto qui est un geste votif gratulatoire, le don d’une offrande est un geste votif propitiatoire, c’est-à-dire qui a la vertu de rendre propice ; l’objet servant à appuyer la demande auprès d’une divinité.

L’offrande correspond au besoin de matérialiser la pensée, la prière, le vœu. Elle avait un rapport avec la caractéristique du saint : des crins offerts à saint Eloi, des veaux à saint Cornéli, des queues de vaches à saint Herbot, des coqs à saint Gildas, des porcelets à saint Antoine…

Des clous étaient offerts à saint Cloud pour la guérison des furoncles.

A Plogastel-Saint-Germain, les dons au saint étaient remis dans des bonnets ; il avait la réputation de guérir les maux de tête.

Un ex-voto est un objet placé dans un lieu vénéré, en accomplissement d’un vœu ou en signe de reconnaissance.

Par exemple, à Plogonnec, de nombreux ex-voto sont offerts à Notre-Dame de Lorette : béquilles, plaques, cierges, dons en argent dans le tronc. A Saint-Péver, des fers à cheval sont offerts à saint Eloi.

Des queues de vaches sont toujours offertes à saint Herbot
Chapelle Saint-Herbot, Plonévez-du-Faou

« Votif » vient du latin votivus et votum signifiant « vœu ».

Autrefois, les pardons étaient surtout marqués par la démarche pénitentielle car le gain des indulgences l’exigeait et la confession était nécessaire.

Puis cette question des indulgences est devenue secondaire, mais la démarche pénitentielle était toujours de mise. Certains pèlerins conservaient l’aspect pénitentiel du pèlerinage ; se déplacer nu-pieds et en chemise, tenir un bâton, tenir un cierge, conserver le silence, et être à jeun jusqu’à la communion.

Ces rites étaient issus des grands pèlerinages du Moyen Age, Rome, Compostelle et le Tro-Breiz.

Le caractère votif a été très longtemps au cœur de la démarche des pardonneurs :

  • la prière dite en tournant autour de la chapelle (parfois sur les genoux),
  • l’offrande des cierges allumés devant la statue,
  • la marche pour gagner le sanctuaire.

Tous les ans, depuis 1807, une procession est organisée en l’honneur de saint Roch. Elle part de Quimperlé au petit matin pour arriver à la chapelle Saint-Roch en Moëlan, où la messe est célébrée à 9h00.

Cette tradition commémore le vœu fait par les habitants de Quimperlé pour remercier saint Roch
d’avoir épargné la ville de l’épidémie de peste qui sévit en 1623.

Saint Roch montrant son bubon de peste et accompagné du chien qui lui apportait chaque jour un morceau de pain

Pour guérir, les malades utilisaient tous les moyens : messes, prières, ablutions, offrandes, achats d’amulettes…

  • Messe : demandée auprès du curé,
  • Dans la chapelle : prières ; rites (par exemple prendre de la terre, balayer la chapelle, piquer la statue de clous, d’épingles, déposer un vêtement d’enfant) ; offrandes en nature ou en espèce,
  • A la fontaine : boire l’eau, allumer un cierge, se livrer à des ablutions ou à des rites particuliers, déposer une offrande dans le bassin.

Les pèlerins ne seraient pas repartis du sanctuaire sans avoir acheté une médaille à l’effigie du saint patron ou de la sainte patronne, un chapelet, une image pieuse ou un objet particulier.

Les clés de saint Tugen, frappées aux initiales S (Sant) et T (Tugen), protègent de la rage.
Primelin

Saint Maudez (Maudet ou Maudé) soulageait les blessures du coup de pied provoquées par les sabots. La plupart du temps le rite consistait à prendre un peu de terre, au pied de la statue dans un trou prévu à cet effet, de la mélanger avec l’eau de la fontaine (s’il y en avait une) et d’appliquer ce cataplasme sur le pied.

Voici quelques exemples de rites particuliers :

  • balayer la chapelle,
  • prélever un peu de terre (st Maudez, st Gonéry, île d’Arz). Par exemple, les marins de l’île d’Arz emportaient un peu de terre prélevée sur l’autel de Notre-Dame d’Espérance. Les soldats qui partaient en campagne emportaient un peu de terre prélevée sous le tombeau de saint Gonéry ; s’ils revenaient indemnes, ils remettaient la terre en place,
  • apposer la cloche du saint (Goulien, Saint-Pol de Léon, Stival),
  • passer sous le tombeau du saint (Bourg-Blanc, Tréguier),
  • passer sous les reliques lors de la procession (Bourbriac, Gouesnou, Locronan, Landeleau, Pouldavid…),
  • embrasser les reliques (Kervignac, Landeleau, Lanhouarneau, Locquénolé, Saint-Jean du Doigt…)
On passe sous les reliques de saint Ronan
Troménie de Locronan (juillet 1997)

Lors des troménies, la procession solennelle s’achève par le passage sous les reliques du saint patron
(Briac, Gouesnou, Ronan, Thélo…) portées à bout de bras sur le seuil de l’église.

A noter : une troménie est un type de pardon principalement répandu en Bretagne, consistant en une longue procession giratoire sur un territoire donné.

En l’absence de document, il est difficile d’établir un lien entre les rites de l’Antiquité et ceux d’aujourd’hui, pourtant il existe des analogies de but : la demande d’une faveur aux divinités, que celles-ci soient païennes ou chrétiennes.

La simple utilisation de l’eau ne constitue pas à elle seule un culte, mais la prescription de rites gesticulatoires à exécuter, faire le tour de la fontaine, la vider, faire une offrande… amène à parler de culte parfaitement caractérisé.

Pour avoir des nouvelles d’un proche, il faut balayer l’intérieur de la chapelle et vider le puisard extérieur
Notre-Dame de Bequerel, Le Bono
L’eau de la fontaine Sainte-Jeanne guérit les fièvres dont le paludisme
Le Saint

Par quelle grâce guérit-on ?

  • les vertus thérapeutiques des eaux (composition chimique, bonne situation par rapport aux courants telluriques…),
  • le pouvoir du saint patron,
  • un pouvoir surnaturel et non défini,
  • la foi chrétienne,
  • ou encore, la croyance populaire dans les pouvoirs de la Nature.
Eau ferrugineuse
Fontaine St-Brandan en Lanvellec

Le jour du pardon

Personne n’aurait voulu repartir sans avoir fait ses ablutions. On s’humectait les mains, le cou,
le visage, on buvait quelques gorgées.

L’eau de la fontaine Saint-Laurent guérit les problèmes d’eczéma
Saint-Thois
L’eau de la fontaine de saint Urlo guérit les rhumatismes (juillet 2009)

Les principales demandes tournaient autour de la préservation de la race humaine ; se marier, avoir des enfants, qu’ils grandissent en bonne santé.

La jeune fille qui ne voulait pas rester célibataire consultait les saints aux pouvoirs oraculaires :

  • Elle piquait sa statue ; Armel (Saint-Armel, Radenac), Guirec (Perros-Guirec), Laurent (Quintin),
  • Interrogeait l’eau de la fontaine ; Pierre (Guégon), Laurent (Plémy, Pleyben et Yffiniac),
  • Jetait des épingles dans le bassin ; Barbe (Le Faouët), Alor (Quimper), Anne (Sainte-Anne d’Auray),
  • Déposait des cheveux ; Notre-Dame de Lorette (Plougasnou).

Anastasie (Lampaul-Guimiliau), Anne, Azénor (Lesneven), Ediltrude (Tréflez), Marguerite, Notre-Dame (Melrand, Quelven).

Coupaïa (Langoat), Enora (Plestin), Gwen (Briec, Plougastel).

Les femmes stériles devaient se frotter
à cette pierre de fécondité
Chapelle Saint-Nicolas
Camlez
Anastasie à Lampaul-Guimiliau et Azénor à Lesnéven, priées par les femmes en mal d’enfant

Pour une grossesse heureuse, il fallait notamment prier sainte Coupaïa. Sainte Coupaïa / Pompée était la mère de saint Tugdual. Ses reliques sont toujours portées à l’Ascension, jour du pardon à Langoat.

Notre-Dame de Délivrance (Quintin), Marguerite.

L’église de Quintin possède un fragment de l’une des ceintures de la Vierge rapportée de Terre sainte lors des Croisades par Geoffroy Botrel. Pour une meilleure délivrance, les futures mamans posaient sur leur ventre une « ceinture d’accouchement » confectionnée par les religieuses.

Agathe (Langon), Brigitte, Notre-Dame en général et les Vierges allaitantes en particulier (Gestel, Gouézec, Pleyben, Nizon).

Les Vierges allaitantes de Kergornet en Nizon et Gestel, celle de Tréguron en Gouézec étaient priées par les mamans dans l’espoir d’avoir du lait en abondance.

Agathe, Brigitte et Notre-Dame étaient les saintes vénérées par les nourrices et les jeunes mamans.

Carré (Lanvellec), Languis (Plougastel), Divy (Saint-Divy et Landébia).

Ivy, Nicolas, Notre-Dame, Nonne (Dirinon).

Les mères conduisaient leurs enfants à cette fontaine afin qu’ils soient protégés contre toutes les maladies. Auparavant, elles les avaient aidés à tourner la roue à carillon dans la chapelle
La fontaine Saint-Nicolas en Priziac

Si malgré toutes les précautions l’enfant tombait malade, il y avait toujours un saint à qui se vouer :

  • Troubles de la marche : Armel (Radenac, Saint-Armel-35,), Avoye (Plunéret), Divy, Idunet (Pluzunet), Molvan (Cléguérec), Sébastien, Symphorien, Vio (Tréguennec)
  • Eczéma : Flamine (Gestel). A Gestel, faire le tour de la chapelle à l’enfant et le plonger dans l’eau de la fontaine.
  • Retard d’élocution : Dider (Plouider), Notre-Dame de Tréminou (Plomeur), Notre-Dame de Kerdroguen (Colpo).
  • Rougeole, scarlatine : Laurent (Treffiagat)
  • Coliques : Derrien (Saint-Nicodème), Fiacre (Guenroc), Even (Sévignac). A Saint-Nicodème dans les Côtes d’Armor, saint Derrien soigne les coliques à condition que la maman pose l’enfant sur l’autel et offre du fil.
  • Problèmes de dentition : Mélar (Lanmeur, Locmélar, Saint-Méloir)
  • Maladies infantiles diverses : Convel (Landunvez), Nennock (Ploemeur), Nicolas (Pluméliau), Notre-Dame de Quelven (Guern), Notre-Dame des Carmes (Pont-l’Abbé).

A noter que Nicolas reste le principal saint protecteur des enfants.

Pour favoriser la marche de leurs enfants, les mères les allongeaient dans un sarcophage appelé « lit de saint Molvan », dans la chapelle de Cléguérec.

  • Coqueluche : André (Cléguérec, Crac’h, Langonnet, Nizon), Fiacre (Treffiagat), Notre-Dame de Pendrev (Belle-Isle-en-Terre). Par homophonie, saint André – Andreo en breton – est devenu le spécialiste pour guérir la coqueluche – an dreo en breton. De même, Notre-Dame de Pendreo
    (Pendreo venant de Pendreff, soit l’extrémité de la trève) était priée par les mamans dont les enfants avaient la coqueluche.
  • Angoisses : Gilles (Malestroit, Saint-Gilles-Pligeaux), Loup (Lanloup)
  • Dermatose infantile, appelée gourme : Radegonde (Lamballe, Merdrignac, Riantec). Après des prières et des ablutions à la fontaine, sainte Radegonde guérit les dermatoses infantiles à Riantec.
  • Troubles intestinaux : Fiacre (Radenac)
  • Convulsions dues aux vers : Germain (Glomel)
  • Fièvres : Conogan (Glomel, Spézet, Tréogan), Grégoire (Calanhel), Divy (Landébia), Maudez (Gouenac’h). A Pontivy, il faut offrir des œufs en nombre impair à Notre-Dame de la Houssaye pour être guéri de la fièvre.

L’eau de la fontaine guérissait diverses maladies dont les maux de ventre et les hémorroïdes. Une pierre ronde dans le fond du bassin jouait un rôle dans le rituel de guérison.

On notre aussi la présence d’une statue miraculeuse. Pour guérir la colique des enfants, les mamans posaient la petite statue du saint patron sur le ventre de l’enfant malade. Cette statue a du être placée derrière des barreaux car certaines mamans n’hésitaient pas à l’emprunter et à la mettre dans le lit de l’enfant !

Citons les divers saints guérisseurs de Bretagne pour les affections suivantes :

  • Migraines : Bieuzy (Bieuzy-les-Eaux), Côme & Damien (Plomeur), Gildas (Gâvres), Gurloës, Mathurin (Moncontour, Quistinic), Trémeur, Yvertin (Trédaniel)
  • Angines : Blaise (Tréglamus)
  • Dents : Apolline, Bieuzy (Bieuzy-les-Eaux), Gildas (Cast)
  • Yeux : Clair (Plonévez, Limerzel), Gwénaël (Lanester), Hervé, Jean-Baptiste, Lunaire, Julien de Brioude
    (Saint-Julien de Vouvantes), Notre-Dame de la Clarté (Baud, Ploumanac’h…)
  • Oreilles : Cado (Belz), Diboan (Meslan), Egarec (Briec, Plogonnec), Mériadec (Stival), Tudec. Il faut s’appliquer les galets contre l’oreille malade pour être soulagé à la chapelle Saint-Egarec en Briec.
  • Surdités : Mériadec (Stival), Cado (Bannalec, Belz), Notre-Dame de Lorette (Le Quillio). La cloche de saint Mériadec sonnée au-dessus de la tête protégeait de la surdité, en l’église de Stival.
  • Goutte : Urlou (Quimperlé, Bannalec, Languidic)
  • Morsures de serpent : Maudez (Guerlesquin), Mathurin, Thégonnec (St-Thégonnec)
  • Hydropisie ou insuffisance cardiaque : Eutrope (Saint-Brandan, Lanrodec)
  • Maladies du cuir chevelu : Etienne (Josselin), Méen (Saint-Méen-35), Gobrien
  • Zona : Laurent (Morieux), Gilles (Pabu)
  • Fièvres : Armel, Léonard (Guingamp) Pétronille (Ploudaniel)
  • Maladies digestives : Adrien (Plougastel, Saint-Barthélémy), Catherine (Lizio), Ediltrude (Tréflez), Emérencienne, Eustache, Even (La Malhoure), Gobrien, Mamert (Trédaniel), Mémor (Lanarvily), Fiacre (Les Iffs), Gorgon (Plovan)
  • Coliques : Mamert, Ivy
  • Vers : Maudez (Guerlesquin)

Les saints guérisseurs de Bretagne relatifs aux maladies de peau sont les suivants :

  • Eczéma : Aignan, Armel, Barthélémy (Saint-Julien de Concelles), Cado, Maudez, Méen
  • Verrues : Egarec, Gwénolé(Cléden-Cap-Sizun), Haude (Landunvez)
  • Furoncles, abcès : Cado (Ploumilliau, Belz), Clet, Efflam (Kervignac), Fiacre (Plusquellec), Kirio (Plounérin), Maudez (Plouyé), Notre-Dame & le chêne (Bonnoeuvre)
  • Gale : Méen (Saint-Méen-29)
  • Brûlures, zona : Laurent. Mort brûlé sur le gril, saint Laurent est devenu le grand spécialiste des brûlures et du zona.

Les saints guérisseurs de Bretagne sont aussi spécialisés sur les troubles mentaux :

  • Dépression : Colomban (Locminé), Mathurin (Locronan)
  • Folie : Briac, Colomban (Locminé),Gildas, Jacut, Méen, Notre-Dame du Loc (Saint-Avé)
  • Epilepsie : Gilles, Notre-Dame, Briac (Bourbriac)
  • Angoisses : Gilles (Saint-Gilles-Pligeaux, Malestroit), Houarniaule (Trédaniel)

Les saints guérisseurs de Bretagne spécialisés sur les rhumatismes sont les suivants :

Blaise, Gouesnou (Gouesnou), Goulven (Goulven), Ivy, Léger, Laurent (Plouégat-Moysan), Lubin (Kergrist-Moëlou, Bignan, Loyat), Maudez (Duault, Plogonnec), Maur (Calanhel), Mélar, Miliau, Quirin (Brec’h), They, Tugdual.

A Goulven, il fallait s’allonger sur le lit de saint Goulven pour être soulagé…

Les saints guérisseurs de Bretagne concernés sont :

  • Rage : Gildas, Hubert, Tugen (Primelin)
  • Syphilis : Fiacre, Antoine (Spézet)

Les saints guérisseurs de Bretagne experts en traumatologie sont :

  • La tête : Anne (Brandérion), Barbe (Le Faouët), Gildas (Bieuzy les Eaux), Tous les saints céphalophores
  • Membres : Nodez (Silfiac)
  • Yeux : Gwénolé (Saint-Frégant)
  • Plaies : le saint guérisseur Brandan (Lanvellec), Kirio (Plounérin)
  • Hémorragies : Emérencienne. Par homophonie (gwad – le sang en breton), Notre-Dame de Kergoat en Quéménéven avait la réputation de guérir les hémorragies.
  • Maladies graves : Gilles (Saint-Gilles-35), ND des Treize-Chênes (Trémorel)
  • Cas désespérés : Délivran (Kernascléden), Diboan, Rita (Bénodet, Châteaubriant)

Certains saints guérisseurs de Bretagne sont bons pour toutes les maladies : Anne, Gildas, Sébastien, Yves, Secondel (Besné), ainsi que tous les grands pèlerinages dédiés à Notre-Dame.

Délivran, Diboan, Notre-Dame Saint Diboan, littéralement qui enlève la peine, était aussi appelé sant Tu-pe-du, « d’un côté ou de l’autre » c’est-à-dire, que le malade vive ou meure. Il était en effet prié pour délivrer les moribonds des affres de l’agonie.

A Rumengol, après avoir prié Notre-Dame, on puisait l’eau dans la fontaine puis quelques gouttes étaient versées sur les yeux du malade qui devait soit mourir, soit se rétablir aussitôt.

  • Fiancailles, mariage : Guirec (Perros-Guirec), Barbe (Le Faouët-56), Efflam (Plestin), Laurent (Pleyben, Yffiniac), Ourzal (Porspoder), Servais (Saint-Servais), Edwette (Esquibien)
  • Sexe de l’enfant à naître : Convel (Plouer/Rance)
  • Destin : Brigitte (Esquibien), Drien (Penmarc’h), Pierre (Guégon, Guern). A Esquibien, sainte Edwette est priée par les jeunes filles qui veulent trouver un mari dans l’année.
  • Vie et mort : Hélène (Sainte-Hélène), Hervé (Pédernec), Yves (Caudan), Notre-Dame (Daoulas)
  • Objets égarés : Gonéri (Plougrescant, Saint-Gonery), Pergat (Louargat, Pouldouran), Antoine de Padoue

L’oracle de la fontaine Saint-Efflam à Plestin-les-Grèves

Avant le mariage, on posait sur le canal qui sort du bassin, deux petits morceaux de pain, dont l’un représente la jeune fille et l’autre le garçon. Ce canal s’élargit et entre dans un autre bassin en donnant un remous, l’eau après avoir tourbillonné s’évacue par un déversoir.

Il est nécessaire que pour que le mariage se réalise, que durant tout le trajet les deux morceaux de pain flottent en gardant la distance qui les séparait au début; s’ils s’éloignent le mariage n’aura pas lieu.

Implorer la pluie en cas de sécheresse

Armel (Bléruais, Caden, Ploërmel, Saint-Armel-35), Alor (Ergué-Armel), Côme (Saint-Nic), Fiacre (Guengat, Le Faouët56, Lanrelas, Les Iffs), Goal (Landaul), Jugon (La Gacilly), Julitte (Ambon), Ké, Méen (Bain-sur-Oust, Broualan, Bruc-surAff), Riwalon, Tudin (Landujan), Vital (Saint-Viaud), Notre-Dame de l’O (Questembert).

Et le beau temps

Ediltrude (Tréflez), Ourzal (Porspoder), Michel (Carnac), Santig du Servais (Saint-Servais-22), Notre-Dame du Calme (Groix). Cette dernière est priée par les marins pour avoir des vents favorables.

Les saints pour faire venir la pluie sont plus nombreux que ceux pour la faire cesser ! Saint Vio à Tréguennec est imploré dans les deux cas.

Saint Isidore

Portant un nom grec qui signifie « don d’Isis », saint Isidore protège les cultures dans presque toutes les campagnes de l’Europe occidentale.

En Bretagne, il est représenté sur une soixantaine de statues, est titulaire de deux églises (Botmeur & La Vraie-Croix) et de cinq chapelles (Maël-Pestivien, Le Relecq-Kerhuon, Scrignac, Bréhand & Plouay).

Saint Fiacre

Primitivement saint Fiacre était le patron de tous les paysans, fermiers et laboureurs. Mais, au XVIIe siècle, on lui préféra saint Isidore, lui laissant cependant sa bêche et la protection des petites fleurs.

Il est le patron des jardiniers, maraîchers, pépiniéristes et horticulteurs.

Saint Isidore & saint Fiacre sont parfois honorés ensemble.

La protection des semailles

Jugon (La Gacilly), Lambert (Saint-Vran), Maudez (Clohars-Carnoët).

Dans sa chapelle de Saint-Vran, les paysans demandaient à saint Lambert d’empêcher les corneilles et les corbeaux de dévaster les semailles.

Protection des cultures :

Une bonne moisson : Gwénolé, Servais. Fêté le 13 mai, à l’époque des gelées tardives, saint Servais est devenu le protecteur des moissons pour, sans doute, détourner sa colère.

Autrefois à Saint-Servais-22, Cornouaillais et Vannetais s’affrontaient à coup de pen baz (bâton à tête) pour la possession de la statue et des bannières du saint.

Les saints protecteurs des récoltes :

Envel (Loc-Envel), Mélaine, Marc (Guipry, Renac), Gobrien (Saint- Servant/Oust), Golven (Taupont), Suliau (Pleyben).

Pour les récoltes de lin : Servais (Plougasnou).

Pour les pommes : Gwénolé (Carnac). D’après la tradition, la pomme aurait été introduite en Armorique par saint Gwénolé.

Pour les cerises : Golven (Taupont), Gwénolé. Le pardon des cerises est célébré tous les ans au mois de juillet dans la chapelle du Loc’h Peumerit-Quintin.

Pour les poires : Le pardon de la chapelle de Coat-Maêl à Maël-Pestivien est appelé pardon per (le pardon des poires).

Les saints guérisseurs efficaces pour les chevaux :

Alor (Ergué-Armel), Cado (Belz), Cornéli (Merlevénez, Plouay, Plouhinec), Envel (LocEnvel), Gildas (Carnoët, Penvénan), Guy (Pluvigner), Hervé (Gourin, Langoëlan), Nicodème (Bran, Saint-Nicodème), Noyale (Noyale-Pontivy), Salomon (Plouyé).

Eloi (Alar en breton) est le principal saint protecteur des chevauxet son nom se superpose parfois avec celui des saints Alor (Ergué-Armel, Plésidy) ou Thélo (Plogonnec). Son culte s’étend sur toute la Bretagne :

  • Louargat, Goudelin, Paule, Plérin, St-Nicolas du Pélem (22)
  • Baye, Clohars-Fouesnant, Plouarzel, Ploudalmézeau, Ploudaniel, Rosporden, Saint-Eloy, Saint-Thois (29)
  • Guidel, Guiscriff, Kerfourn, Neulliac, Pont-Scorff (56)…

Pour les bovins :

An Aotrou Krist (Trégrom), Gildas (Magoar, Trémargat), Herbot (Plonévez-du-Faou, Ploulec’h), Jorand (Plouec-du-Trieux), Maimboeuf (Ancenis, Châteaubriant), Mériadec (Bieuzy-Lanvaux), Cornéli (Baye, Buléon, Carnac, La Chapelle-des-Marais, Inguiniel, Lanvaudan, Moëlan, Plussulien, Pluméliau, Stival).

Pour les cochons :

Antoine (Guiscriff, Melgven, Ploudiry, Tressignaux…), Carré (Plestin), Gildas (Guégon, Gueltas), Gohard (Ancenis), Jean (Saint-Jacut-du-Méné), Nicodème (Guénin), Vincent (Runan).

Pour les chiens :

Gildas (Magoar), Tugen (Primelin), Sezni. A Magoar, pour préserver les chiens de la rage, ceux-ci étaient conduits à la fontaine. Ils y étaient bénis et recevaient à manger dans le trou d’une pierre
appelé toul ar c’hi (le trou du chien).

Les saints patrons des marins sont Nicolas et Christophe.

Le saint patron des pêcheurs est Pierre.

Pour réaliser une bonne pêche : Budoc (Beuzec-Conq), Guirec (Perros-Guirec), Hélène (Sainte-Hélène), Pierre (Cléguer, Penmarc’h), Riwal (Plougastel).

En cas de danger : en Bretagne, c’est surtout vers sainte Anne et la Vierge que se tournaient les désespérés dans l’espoir que leur souhait s’accomplisse, mais tous les saints pouvaient être sollicités, surtout le saint patron du demandeur ou celui de sa paroisse.

Jacques (Tréméven-22, Locquirec), Anne (Saint-Quay-Portrieux), Goustan (Le Croisic), Kémo (Locquémeau), Gwenolé (Saint-Guénolé-Penmarc’h), Radegonde (Riantec), Tugen (Primelin), They (Cléden-Cap-Sizun), Colomban (Saint-Coulomb), Gildas, Malo, Ronan, Samson & Notre-Dame.

ND du Verger (Cancale), ND des Marins (Erquy), ND de Nazareth (Plancoët), ND de l’Espérance (Etables), ND de Rocamadour (Camaret), ND de Bon-Voyage (Plogoff), ND de Penhors (Pouldreuzic), ND de la Joie (Penmarc’h), ND de Bon-Secours (Concarneau), ND de la Clarté (Névez), ND des Flots (Etel), ND de Lotivy (Saint-Pierre-Quiberon)…

Pour commander à la foudre : Barbe (dans ses chapelles d’Arradon, Kerity-Paimpol, Névez, Plestin, Roscoff).

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Modif. le 18 août 2024

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