La renaissance d‘Hiram en nous : comment interpréter le relèvement du Maître ? Voici une planche maçonnique au troisième degré.
Célébrons mes Frères, par des acclamations de joie, ce jour heureux qui ramène dans notre Loge attristée la lumière que nous croyions à jamais perdue. Notre Maître a revu le jour : il renaît dans la personne de notre Très Cher Frère…
C’est ainsi que nous est annoncée cette nouvelle, ce dénouement exceptionnel : c’est l’âme d’Hiram qui renait en nous ! Par cette mort symbolique et notre retour à la vie dans la loge, grâce à l’aide de nos frères et à leur maîtrise des Cinq points parfaits, nous revoilà debout avec la sensation d’avoir absorbé, d’avoir intégré en nous l’âme d’Hiram.
C’est un grand jour : l’héritage d’Hiram est transmis intimement au nouveau maître. Désormais, et après étude du rituel du 3ème degré, nous commençons à comprendre quelle est notre responsabilité. En l’occurrence, c’est un appel au travail et à la vigilance permanente. C’est agir dans le monde comme l’aurait fait maître Hiram, notre exemple absolu, et se comporter en être juste et éclairé, ne pas céder à la facilité ou à la faiblesse de notre corps et de notre mental.
Ces qualités, chaque Franc-Maçon se doit de les développer ; Hiram les a exercés jusqu’à perdre la vie. Hiram est l’homme du Devoir, le Juste, le libérateur. C’est le Maître tant aimé, le héros, le martyr de notre rite.
Voici une planche au troisième degré sur la renaissance d’Hiram en nous.
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La renaissance d’Hiram en nous : interprétation
« Fuir le vice et pratiquer la vertu » : tels sont les devoirs du franc-maçon selon le rituel d’instruction au premier degré. La renaissance d’Hiram en nous peut-elle nous aider à accomplir notre devoir ? A l’évidence, oui.
Rappelons les vices des trois mauvais compagnons : ignorance, fanatisme et ambition. La manifestation de ces vices est incarnée lors de la cérémonie d’élévation par nos frères Second et Premier Surveillants ainsi que par le Vénérable Maître. En effet, il s’agit là de dérives majeures auxquelles peuvent être confrontées ces trois fonctions :
- l’ignorance est attribuée au Second Surveillant, censé connaître le symbolisme et la tradition maçonnique, et qui pourtant portera le premier coup à Hiram,
- le fanatisme est attribué au Premier Surveillant qui doit exercer un contrôle éclairé sur les travaux et ne pas faire subir une contrainte étouffante à ses frères. Il assènera le deuxième coup,
- enfin, l’ambition concerne le Vénérable Maître qui ne doit pas utiliser son maillet en étant guidé par la soif de pouvoir ou le désir orgueilleux d’exercer sa fonction de manière autoritaire. Il donne le coup fatal à Maître Hiram.
Ces trois « mauvais coups » nous invitent à méditer. Encore une fois, seule la vigilance pourra nous aider à discerner pour avancer sur les voies de la vertu et de la Justice.
Renaissance ou résurrection ?
Il faut parler de renaissance d’Hiram, et non de résurrection, pour au moins deux raisons.
La première, c’est qu’Hiram dans notre mythe meurt vraiment. La franc-maçonnerie est fondée sur le culte de la raison, et à ce titre il n’y a pas de « magie », pas de phénomène surnaturel, pas de miracle.
La deuxième est qu’au Rite Ecossais Ancien et Accepté, parler de résurrection reviendrait à faire un parallèle avec le Christ. Chacun est libre d’établir ce parallèle, ou d’y voir un autre sens. C’est toute la force de notre rite, qui ne s’attache pas aux dogmes.
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Cette renaissance d’Hiram en nous, il faut sans doute la voir comme l’acquisition d’une force supplémentaire. A l’instar de la lumière que nous avons reçue lors de l’initiation, il ne tient qu’à nous faire grandir l’exemple d’Hiram et son influence dans nos pensées et nos actions.
Nous devons œuvrer à acquérir la Connaissance et retrouver les secrets véritables du maître maçon, cette fois avec l’aide, l’énergie cosmique d’Hiram, et grâce à son exemplarité.
Hiram renaît en nous et renaît donc en chacun des maîtres maçons à travers le globe. Nos frères passés à l’Orient Éternel avaient également reçu ce privilège et cette responsabilité. Il s’agit donc là d’une agrégation d’énergies vertueuses, imprégnées de tradition : tel est l’héritage, le présent et le futur de nos loges maçonniques.
La franc-maçonnerie est certes une quête spirituelle individuelle, mais aussi, par-delà le temps, une chaine de responsabilité, de devoirs partagés entre tous les frères de la planète. La renaissance d’Hiram en nous nous engage. Nous devons donc régulièrement nous poser la question : comment puis-je œuvrer à l’objectif commun aux côtés des autres, de mes frères ?
Une vie nouvelle
La renaissance d’Hiram a pour nous un autre effet : elle nous rappelle que la vie jaillit de la mort. Le symbolisme est clair : le don de soi, le sacrifice, l’abandon des attachements, la mise à distance de la matière conduisent à une renaissance spirituelle, à une vie nouvelle.
Nous entrons dans la vie véritable, fondée sur le dépassement de l’individualité pour accéder à l’universel en nous. Ce dépassement de l’être-matière est au coeur de la démarche maçonnique.
Notons que lorsque les frères découvrent la dépouille d’Hiram, le Vénérable Maître s’exprime ainsi :
On croirait qu’il respire encore ! Son noble visage, respecté par la mort, exprime le calme de la conscience et la paix de l’âme, tant l’empreinte de la Vertu était profondément gravée sur ses traits.
La découverte du corps sans vie d’Hiram nous révèle que même inerte, même après un crime odieux, le Maître architecte semble serein. Dans l’épreuve, Hiram a su rester stoïque, il ne s’est pas laissé dévorer par la peur, et son visage n’est pas déformé par la souffrance.
Voilà un autre aspect de l’exemplarité d’Hiram : sa résistance face au vice a été totale, son courage entier. Le mal (au sens d’ignorance) n’a eu aucun effet sur le Maître.
Voilà l’expression parfaite des qualités d’Hiram (et de son infaillibilité) : droiture, probité, sincérité, fidélité, incorruptibilité. Cette incorruptibilité transparaît jusqu’aux traits d’Hiram : ici, l’Esprit domine clairement la matière. Une incorruptibilité qui doit désormais nous habiter en tant qu’héritiers du Maître disparu.
La voie nous apparaît donc clairement : en calquant notre comportement sur celui d’Hiram, nous œuvrerons constamment à notre amélioration et à l’amélioration de la condition humaine.
Ainsi, quelque soit notre destin, nous évoluerons avec la satisfaction du devoir en cours d’accomplissement, avec le sentiment d’avancer droit sur les voies qui nous sont tracées, en conscience. Notre vie deviendra sereine, paisible. La mort de nos ambitions matérielles réchauffera notre coeur d’une chaleur éternelle.
La renaissance d’Hiram en nous : conclusion
Gloire au Grand Architecte de l’Univers ! Le Maître est retrouvé et il reparaît aussi radieux que jamais !
C’est ainsi mon Très Cher Frère que tous les Maîtres Maçons, affranchis par une mort symbolique, viennent se réunir avec les anciens Compagnons de leurs travaux et que, tous ensemble, les vivants et les morts assurent la pérennité de l’Oeuvre !
Comprendre la légende d’Hiram, c’est rejoindre la grande assemblée des franc-maçons d’hier, d’aujourd’hui et de demain, franc-maçons avec ou sans tablier, autrement dit un ensemble d’hommes et de femmes éclairés, lucides sur leur rôle parmi leurs semblables.
Sens du sacrifice, abnégation, dépassement, engagement doivent nous guider. On le voit, la franc-maçonnerie invite largement à l’action : être franc-maçon, c’est se mettre au service de l’autre.
La renaissance d’Hiram en nous appelle notre entrée dans une vie nouvelle, une vie de l’esprit libérée de la matière, autonome par rapport à elle. Désormais, avec l’aide d’Hiram, de nos frères, et de tous les franc-maçons de la planète, rien d’impossible. Notre engagement désintéressé permettra la transformation positive du monde.
Hiram, bienvenue dans nos cœurs !
Pour aller plus loin :
Ce livre numérique pdf (98 pages) comporte 26 planches essentielles pour approfondir les thèmes et symboles du troisième degré maçonnique.
Il offre des points d’appui pour qui souhaite pénétrer plus profondément l’esprit et le sens de ce degré.
Modif. le 26 août 2024
