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Mes Frères me reconnaissent comme tel (planche)

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Mes Frères me reconnaissent comme tel : qu’est-ce qui fait d’un homme un franc-maçon ? Comment reconnait-on un maçon ou une maçonne ? Voici une planche au 1er degré.

Etes-vous Franc-Maçon ?
– Mes Frères me reconnaissent comme tel.

Instruction au 1er degré

La réponse à la question « êtes-vous franc-maçon » peut sembler surprenante : en effet, on aurait pu imaginer une réponse du type : « j’ai été initié franc-maçon » ou « j’ai été instruit aux secrets » ou « je peux vous le prouver par mes signes, mots et attouchements », cette dernière réponse étant d’ailleurs présente dans le rituel dans un autre contexte.

Or la réponse est : « mes Frères me reconnaissent comme tel », comme si la qualité de franc-maçon ne pouvait venir que du regard et de la reconnaissance des autres.

Dans les faits, un homme est franc-maçon parce qu’il a été initié et inscrit sur le registre des membres d’une loge. Mais au-delà de cet aspect administratif, le rituel d’instruction insiste sur les liens qui unissent les francs-maçons entre eux, qui fondent véritablement la fraternité maçonnique et lui donnent tout son sens.

A ce titre, on remarque que le rituel d’instruction début ainsi :

– Quel est le lien qui nous unit ?
La Franc-Maçonnerie.

– Qu’est-ce que la Franc-Maçonnerie ?
C’est une alliance universelle d’hommes éclairés, groupés pour travailler en commun au perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité.

Ainsi, le franc-maçon ne se définit pas comme franc-maçon par lui-même, mais par sa participation active et reconnue à l’oeuvre collective. On devient franc-maçon tous ensemble…

Voici une interprétation de la phrase « mes Frères me reconnaissent comme tel ».

Etes-vous Franc-Maçon ?
– Mes Frères me reconnaissent comme tel.

Pourquoi répondez-vous ainsi ?
– Parce qu’un Apprenti Franc-Maçon doit se défier de lui-même et de la fragilité de ses connaissances maçonniques. Il doit donc éviter de porter un jugement avant d’avoir fait appel aux lumières de ses Frères.

Cette explication donnée par le rituel éclaire bien le sens de la réponse à la question « êtes-vous franc-maçon ». A l’évidence, il s’agit d’un appel à l’humilité : je ne dois pas me prévaloir du titre de franc-maçon ; ce titre n’est ni un acquis, ni un dû, ni une récompense. Il est un engagement.

Autrement dit, le franc-maçon est digne d’être franc-maçon parce qu’il accomplit son devoir.

Quel est ce devoir ?

Il y a :

  • les devoirs envers soi-même : lutter contre ses passions et ses préjugés, se méfier de ce que l’on croit savoir, fuir les certitudes, travailler sans cesse à s’améliorer, écouter ses frères et accepter leurs lumières (voire leurs remarques constructives), accepter de se remettre en cause,
  • les devoirs envers les autres : les aider, les accompagner, tenter d’éclairer leur chemin, les secourir, les aimer.

La franc-maçonnerie est donc une école commune où l’on avance ensemble : on ne peut devenir franc-maçon qu’au milieu des autres, par un travail commun et collectif, partagé, le regard des uns plongé dans le regard des autres.

Car l’autre est à la fois la source, l’objet et l’enjeu des efforts. Rappelons-le, l’objectif de la franc-maçonnerie est de « travailler en commun au perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité ». Tout est dit : le franc-maçon est au service de l’humanité. Et c’est uniquement parce qu’il accepte son devoir qu’il devient franc-maçon.

Par son comportement, par ses efforts, par son engagement, le franc-maçon fait partie de « l’alliance fraternelle universelle » et se montre digne de son titre.

Précisons ici que c’est l’intention qui compte : progresser et aider les autres à progresser ne relève pas d’objectifs quantitatifs, ni d’une attente précise du groupe vis-à-vis d’un frère, mais d’une volonté sincère de chacun, d’une envie d’oeuvrer au perfectionnement commun. Le franc-maçon n’est pas un être parfait, il a ses limites et ses failles, il peut dévier ou se tromper, il peut décevoir : à ce titre, chacun aura besoin d’être relevé.

C’est bien cette réciprocité dans la fraternité qui constitue le creuset, l’alliance maçonnique universelle.

Ainsi, dans les loges, le temple de l’humanité se construit lui-même, par lui-même.

En résumé, c’est bien l’accomplissement du devoir et le sens de la fraternité qui font des membres d’une loge des franc-maçons acceptés et reconnaissables.

Par son travail, chaque franc-maçon se nourrit et nourrit les autres, par son écoute, il apprend de ses pairs et les encourage. Donner c’est recevoir et recevoir c’est donner.

Le sens de la démarche collective réside sans doute dans cet équilibre entre parole et écoute, entre don et accueil, entre responsabilité et lâcher-prise.

Suis-je franc-maçon ? Mes Frères me reconnaissent comme tel car je tente à chaque instant de faire preuve de vigilance, de persévérance, de tolérance, de bienveillance.

Les autres n’attendent pourtant rien de moi, ils ne me jugent pas. Et je n’attend rien d’eux non plus. Mais de nos travaux ressort une richesse inégalée, doublée d’un bonheur se s’élever ensemble vers plus de sens. Dans le groupe, chacun devient l’autre…

Pour aller plus loin :

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Modif. le 13 janvier 2025

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