Macrocosme et microcosme : définition. Quelle différence entre ces deux notions et quelle correspondance ? Approche philosophique et ésotérique.
Macrocosme et microcosme sont deux termes inséparables, employés aussi bien en sciences de la nature (biologie), qu’en sciences humaines ou en métaphysique.
En biologie, un microcosme est un écosystème miniature, fermé sur lui-même. En sociologie, c’est un groupe social appartenant à un ensemble plus vaste, mais représentatif.
Mais c’est sur le plan ésotérique que macrocosme et microcosme prennent toute leur signification.
Voyons la définition et la différence entre macrocosme et microcosme.
Macrocosme et microcosme : définition
Définition macrocosme :
Le macrocosme (du grec macros « grand » et cosmos « monde ») est le grand monde, c’est-à-dire l’Univers ou cosmos, par opposition avec les « petits mondes ».
Définition microcosme :
Le microcosme (du grec micros « petit » et cosmos « monde ») est le monde à échelle réduite, ou « petit monde ». C’est par exemple l’homme par rapport à l’Univers tout entier.
Pour Pythagore, le microcosme possède toutes les valeurs du cosmos, mais il est imparfait et limité.
Ainsi, la totalité (macrocosme) comporterait une infinité de modèles réduits (microcosmes) qui lui ressembleraient et lui correspondraient.
Exemples de microcosmes
Voici quelques exemples de microcosmes :
- le fruit,
- l’arbre,
- l’atome,
- la planète,
- le temple,
- les objets fractals,
- et bien sûr, l’homme (voir plus bas).
Opposition ou correspondance ?
Macrocosme et microcosme sont opposés :
- l’un est grand, l’autre petit,
- l’un est totalité, l’autre partie,
- l’un est infini, l’autre limité,
- l’un est parfait, l’autre imparfait.
Mais au-delà de ces oppositions, macrocosme et microcosme sont en correspondance ; leur parallélisme va jusqu’à l’analogie. Car le petit monde est comme le grand monde : il possède les mêmes caractéristiques, la même composition et le même fonctionnement.
Célèbre texte alchimique, la Table d’émeraude d’Hermès Trismégiste ne dit pas autre chose : Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule chose.
Ainsi, le microcosme est un point d’appui pour connaître le Tout. Car connaître une partie, c’est connaître le Tout.
L’homme : un microcosme à l’image de Dieu
L’homme, par chacune de ses parties, communie et correspond à toutes les parties du monde. C’est pour cette raison qu’il est habituel de le nommer Microcosme, c’est-à-dire un petit monde. Pic de la Mirandole
Il y a ici l’idée que l’homme contient en lui l’ordre de l’univers.
Par ailleurs, il est dit dans la Genèse que l’homme a été créé à l’image de Dieu :
Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Genèse 1, 27
Plus précisément, l’homme dispose à la fois d’un corps matériel et d’un esprit immatériel : il est donc la créature la plus proche de Dieu et de l’Univers, il est le microcosme par excellence :
- son âme dialogue avec l’esprit divin,
- son corps équivaut à la matière qui compose l’Univers.
Bien sûr, l’homme n’est pas Dieu. Le microcosme n’est pas le macrocosme. Une partie n’est pas le tout. Mais l’homme porte en lui la trace de Dieu, et il ne tient qu’à lui de la trouver, de la reconnaître.
Dans la recherche de la présence de Dieu en lui, l’homme doit retirer tout ce qui fait obstacle, tout ce qui peut l’amener à croire qu’il est autonome et séparé de son Créateur. Il doit renoncer à ses passions, à ses préjugés et à ses désirs égoïstes pour accéder à l’ultime Connaissance : la conscience pleine et entière de Soi.
Remarque : Dans la philosophie bouddhique, on parle de non-soi.
Le sceau de Salomon : la rencontre du macrocosme et du microcosme
Le symbolisme du sceau de Salomon (hexagramme ou Etoile de David) peut renvoyer à la correspondance entre le haut et le bas, autrement dit à l’alliance du microcosme et du macrocosme.
Le sceau de Salomon est en effet constitué de deux triangles entrecroisés :
- le triangle pointe en bas représente le microcosme, ou l’homme (sa condition peut correspondre à l’élément alchimique eau),
- le triangle pointe en haut représente le macrocosme, ou Dieu (élément alchimique feu).
La rencontre des deux donne naissance à l’homme universel, l’homme-étoile, sublimé, pleinement conscient de lui-même et du monde.
Voir notre article sur le Sceau de Salomon et son symbolisme
Microcosme et macrocosme en franc-maçonnerie
Les notions de microcosme et de macrocosme sont centrales en franc-maçonnerie, cela à partir du 2ème degré (grade de Compagnon).
Le Compagnon ayant fini de tailler sa pierre brute, il obtient une pierre cubique destinée à s’insérer dans l’édifice. Ici, la pierre cubique représente le microcosme, autrement dit l’homme qui trouve sa place dans le macrocosme (l’humanité, le cosmos tout entier).
Par ailleurs, lors de son initiation le Compagnon rencontre les deux sphères : le globe terrestre et le globe céleste, l’un représentant le microcosme et l’autre le macrocosme.
Le Temple maçonnique lui-même est une image du monde, un microcosme qui aide à accéder aux mystères du macrocosme, de la même manière que le Temple de Jérusalem a été construit pour être la maison de Dieu. Par son caractère sacré, l’espace microcosmique se fait macrocosmique.
Mais c’est surtout la construction de son Temple intérieur qui permet au franc-maçon de trouver la divinité en lui. Sa quête l’amène à dépasser les notions de transcendance et d’immanence, de macrocosme et de microcosme.
Au final, le franc-maçon est amené à concilier les contraires, à trouver le point de correspondance entre ces notions qui semblent opposées.
Dans la vision stoïcienne
Les stoïciens grecs ont développé une approche particulière de l’univers et des interactions entre les différents éléments qui le composent : c’est la sympatheia.
La sympatheia décrit un univers dont les différentes parties (microcosmes) fonctionnent en harmonie dans le cadre du Tout macrocosmique.
Voir notre article sur la sympatheia stoïcienne
Pour aller plus loin :
Modif. le 15 avril 2024