Franc-maçonnerie et Révolution française : quel rôle ont joué les francs-maçons avant et pendant la Révolution ? Les francs-maçons étaient-ils révolutionnaires ?
Dans son ouvrage La Révolution française (1928), Pierre Gaxotte développe l’idée que les francs-maçons ont joué un rôle déterminant dans la préparation intellectuelle et politique de la Révolution française. Les loges maçonniques auraient été des foyers d’agitation révolutionnaire, diffusant des idées radicales et préparant le Grand soir.
Cette thèse conservatrice est aujourd’hui contestée pour tous les historiens. On sait en particulier que les loges n’étaient pas unanimement révolutionnaires. Mais il est vrai que certains francs-maçons ont pu participer directement à la Révolution.
Quoi qu’il en soit, la franc-maçonnerie a pu constituer un canal de diffusion des idées nouvelles au XVIIIe siècle, celles des Lumières. La franc-maçonnerie a indirectement joué un rôle dans la contestation du pouvoir absolu et dans l’apparition de nouveaux principes religieux.
Analysons les liens entre franc-maçonnerie et Révolution.
Franc-maçonnerie et Révolution : les prémices de la contestation
La contestation du pouvoir absolu est apparue dans sa forme moderne au XVIIe siècle, d’abord sous la plume de Francis Bacon. Celui-ci introduit une distinction fondamentale entre la création et le fonctionnement du monde, dans le but de défendre la démocratie, alors accusée en Angleterre d’opposition au principe de droit divin, fondement de la monarchie. Il répond que si la création du monde est l’œuvre de Dieu, son fonctionnement est du ressort des hommes et ne contredit donc aucunement la puissance divine : la démocratie est ainsi justifiée. Mais, au-delà d’une présentation de circonstance, il est clair que cette distinction remet en cause les bases du pouvoir absolu.
Sur un mode plus léger, Beaumarchais contribue à ce travail de sape en ironisant sur les préjugés et les travers de l’aristocratie, soutien de la monarchie.
La participation directe de la franc-maçonnerie à ce mouvement sera conduite par un initié célèbre : Montesquieu (1689-1755). Son combat en faveur de la tolérance l’oppose au cardinal Fleury, soutien résolu du parti des dévots. Il ne s’attaque cependant pas directement au pouvoir royal ni à une aristocratie à laquelle, d’ailleurs, il appartient. Il reste que ses idées accélèrent l’évolution des principes fondamentaux de la société.
Une religion naturelle ?
Pour ce qui concerne la contestation des principes religieux, il faut citer John Locke. Celui-ci, dans un écrit publié en 1695, plaide la cause d’un « christianisme raisonnable », ce qualificatif étant employé dans le sens de conforme à la raison. Son argumentation peut se résumer en deux propositions :
- Face à la diversité des croyances, il préconise un dénominateur commun en invoquant « les préceptes de la religion naturelle » propres à l’intelligence humaine. C’est cette notion de religion naturelle qui fondera une nouvelle conception de la religion.
- Locke, sur cette base, rejette le catholicisme romain dont la rigidité fait obstacle, selon lui, à une adaptation raisonnable. Il développe cette thèse en mettant en lumière l’opposition fondamentale qu’il perçoit entre le christianisme primitif et celui prôné par l’Église romaine. On a désigné par la suite cette religion primitive sous le nom de noachisme, signifiant par là que Noé, par l’édification de l’Arche, a su préserver les anciens mystères autour desquels se rassemblaient les religions.
On discerne facilement dans cette thèse l’influence des idées maçonniques en train de s’exprimer au début du XVIIIe siècle, notamment sous la plume de Desaguliers, coauteur des Constitutions d’Anderson et propagateur de cette religion.
L’expression maçonnique la plus complète de cette conception se trouve dans les deux discours prononcés en 1736 et 1737 par le chevalier de Ramsay, discours considérés par beaucoup comme une charte de la franc-maçonnerie française.
Ramsay devient très vite disciple de Fénelon et de l’égérie du prélat, Mme Guyon ; celle-ci défend la religion du pur amour au détriment d’une religion qui lui semble dépassée du fait de ses dogmes et des querelles qu’elle a engendrées.
Ainsi apparaît un mouvement appelé quiétisme qui implique expérience mystique, délivré des contingences mondaines et permettant la rencontre avec Dieu. Ardent défenseur de la tolérance, Ramsay adhère cependant au parti des dévots et c’est sans doute ce qui lui vaut la vindicte de Voltaire, dans un pamphlet intitulé La Ramsayde.
Dans les textes précités, Ramsay appelle à un « père commun » qui réunirait les nations « qui sont les différentes familles d’une même République ». Cette concept l’entraîne à décrire dans ses discours les qualités exigées du franc-maçon : morale, secret et goût pour les arts.
Il rejoint ainsi les idées développées par Diderot dans l’Encyclopédie, ce qui conforte l’opinion selon laquelle celle-ci correspond à un mouvement antireligieux inspiré par la franc-maçonnerie. L’auteur va de ce fait encourir la disgrâce du cardinal Fleury. On ressent, à travers ces péripéties, une nette évolution de la pensée philosophique…
Une nouvelle philosophie
C’est dans le domaine de la philosophie que l’influence de franc-maçonnerie sur les idées nouvelles est la plus nette. Sa participation à l’Encyclopédie dirigée par Diderot est précisée par l’article « franche-maçonnerie », rédigé en 1773 par Jérôme Lalande, lui-même franc-maçon (supplément à l’Encyclopédie).
La communauté de pensée avec la philosophie les Lumières est une autre preuve du rôle de la franc-maçonnerie dans l’évolution de l’époque.
Mais que faut-il entendre par « pensée des Lumières » ? Kant répond en citant l’écrivain latin Horace : Sapere aude, « ose savoir », et cet effort te libérera comme il libérera la société. L’Ancien Régime, tant au point de vue politique que religieux, montre une grande méfiance à égard du savoir, facteur d’émancipation au détriment de principes millénaires. Ce qui ne peut qu’être accentué par la recherche d’autonomie déjà présente chez Rousseau et développée simultanément par la franc-maçonnerie et les Lumières. « Autonomie » désigne en l’occurrence les droits conférés à l’homme de se donner ses propres lois. On imagine les réactions que suscitent ces idées…
Rien de ce qui précède ne donne à penser que la franc-maçonnerie a exercé une influence directe sur les prémices de la Révolution. On peut même estimer qu’une influence – indirecte – est allée dans le sens d’une évolution semblable à celle qu’a connue à la même époque l’Angleterre, restée royaliste. Si la franc-maçonnerie française avait joué un rôle déterminant, l’évolution se serait substituée à la Révolution, évitant ainsi la Terreur, autre phase de la tourmente que la France allait traverser.
Franc-maçonnerie et Révolution : la tourmente
La véritable « tourmente révolutionnaire » débute en 1792, lorsque la Commune obtient la création d’un tribunal extraordinaire dont les jugements ne pouvent faire l’objet d’un recours. L’étape suivante est marquée par la mise en place, en 1793, des comités de surveillance. On estime à 40 000 le nombre d’exécutions ordonnées dans toute la France.
Examinons la situation des loges et l’attitude des francs-maçons durant cette douloureuse période de la Révolution.
Avant la Révolution
La situation des loges maçonniques avant la Révolution est dans l’ensemble paisible. Aucune hostilité du pouvoir royal n’est constatée. Mieux, lorsque les premiers désordres apparaissent, Breteuil ordonne la fermeture des « clubs », qualifiés de « repaires de mécontents et de frondeurs », mais ne touche pas aux loges.
La situation allait peu à peu se dégrader sous l’influence de deux facteurs. C’est d’abord une division interne qui intervient. Le duc d’Orléans et le duc de Luxembourg se disputent le pouvoir à partir d’une opposition sur les réformes, notamment fiscales, envisagées. Il en résulte une rupture entre la bourgeoisie et la noblesse dont l’entente avait pourtant été un apport fondamental de la franc-maçonnerie.
Un deuxième facteur est la progression continue du tiers état dont l’hostilité envers les deux autres ordres se développe. Il en résulte une fêlure de l’harmonie qui avait fait le succès de la franc-maçonnerie naissante.
En dépit de cette agitation, les loges dans l’ensemble conservent une position de neutralité politique qui correspond d’ailleurs aux principes maçonniques fondamentaux.
La franc-maçonnerie au cours de la période révolutionnaire
La diversité des opinions et la tolérance, véritables forces de la franc-maçonnerie, se trouvent mises à mal durant la Révolution. Certains francs-maçons s’illustrent malheureusement de façon brutale.
Il convient d’abord de mettre à l’écart Guillotin, poursuivi par le nom de la funeste invention. De nombreuses voix se sont en effet élevées contre cette paternité et l’ensemble d’une vie tranquille de médecin ne cadre pas avec cette image sanguinaire. Pour d’autres raisons, on ne peut mentionner Talleyrand que pour mémoire.
Le cas de Marat est beaucoup plus troublant. Non seulement il était révolutionnaire, mais il se signala aussi par son fanatisme.
À des degrés très différents, il faut citer Mirabeau, Tallien, Hébert (son appartenance à la franc-maçonnerie est toutefois contestée), Danton et Camille Desmoulins. Le cas de ces deux derniers mérite d’ailleurs d’être tempéré par le rôle de modérateur qu’ils tentaient d’exercer et qui leur valut finalement la guillotine.
On doit à plus forte raison mettre à part un personnage célèbre : La Fayette. D’abord conseiller du roi en faveur d’une évolution vers une monarchie constitutionnelle, il finit par s’effacer presque complètement.
Évoquons à présent ceux qui prennent place du côté des victimes. Beaucoup étant restés anonymes, nous nous contenterons donc de citer deux cas particulièrement significatifs.
Le premier est celui de l’avocat de Sèze, qui fut, comme Voltaire, membre de la loge Les Neuf Sœurs. Il défendit Louis XVI et introduisit dans sa plaidoirie une apostrophe audacieuse restée célèbre : « Je cherche en vous des juges, je ne vois que des accusateurs ». Il fut incarcéré et échappa de peu à la guillotine.
Mais il faut dire aussi quelques mots des sœurs, trop oubliées, en ces circonstances. Oubliées sans doute parce que la franc-maçonnerie féminine n’en était qu’à ses balbutiements, aidée en cela par le système des « loges d’adoption ». La princesse de Lamballe, amie et confidente de Marie-Antoinette, fut élue Grande Maîtresse de la nouvelle obédience féminine. Détenue à la prison de la Force, elle fut exécutée en 1793.
Dans la liste des francs-maçons célèbres, Jean-Régis de Cambacérès occupe une place particulière.
Le cas Cambacérès
Jean-Régis de Cambacérès était un bourgeois plutôt qu’un noble, sa particule étant contestée. Il fut initié franc-maçon en 1779, à vingt-six ans, dans la loge « L’Ancienne et la Réunion des élus » à l’Orient de Montpellier.
Franc-maçon actif, on le retrouve député de sa loge au Convent en 1786. À Paris, il participe aux travaux de la célèbre loge Les Neuf Sœurs, où il rencontre Voltaire et Benjamin Franklin. Il devient peu après Vénérable Maître de la loge « Saint-Jean de la Grande Maîtrise ».
Avec la Révolution, Les loges maçonniques sont mises un temps en sommeil, mais lorsqu’elles reprennent leurs travaux, c’est avec une ardeur décuplée. La franc-maçonnerie est alors un creuset d’idées nouvelles déjà en germe dans la période précédente. Un monde nouveau est à construire et les maçons se doivent de participer au chantier. Cambacérès, en bon maçon, exerce son talent dans la voie qui lui est tracée, celle du droit. Et sa réputation d’excellent juriste lui permet d’entrer rapidement dans le mouvement législatif. Par là même, une carrière politique s’ouvre à lui.
Élu à la Convention en 1792, il a immédiatement un rôle à jouer – dont il se serait bien passé – dans le procès de Louis XVI. Il faut rendre hommage au courage qu’il montre alors en s’opposant au procès dans la forme présentée. Il affirme d’abord l’incompétence de la Convention en des termes d’une grande fermeté : « Le peuple vous a créés législateurs, mais il ne vous a pas institués juges ».
S’inclinant devant la décision contraire, il vote la mort du roi mais avec l’adjonction du sursis. Cette position indique déjà le goût du compromis qui se retrouvera par la suite.
Son attitude à l’égard de Robespierre montre les mêmes fluctuations. Les deux hommes n’éprouvent visiblement aucune sympathie l’un envers l’autre. Mais lors du complot du 9 thermidor, Cambacérès refuse d’abord son concours direct à Tallien et aux conjurés. Pourtant, il accepte quelques jours plus tard de voter avec eux une motion contre Robespierre, sans ignorer que le résultat sera le même.
Il est évidemment impossible de citer les nombreuses interventions de Cambacérès à la Convention. On a pu reprocher à Cambacérès d’avoir été un extrémiste du compromis. Il a effectivement été, à plusieurs reprises, l’homme des demi-mesures. C’est probablement parce qu’il avait le sens et le goût de la mesure. Son intelligence, son sens politique lui firent comprendre qu’il traversait une période de transition au cours de laquelle il aurait été dangereux de brusquer les choses.
Franc-maçonnerie et Révolution : la reconstruction
Cambacérès aura dans le processus de reconstruction un rôle au moins aussi important que dans la période précédente. Il devient rapidement archichancelier de l’Empire et, parallèlement, Grand Maître du Grand Orient et Commandeur du Suprême Conseil de Rite écossais.
Sa modération se retrouve dans le rôle qu’il joue auprès de Napoléon. Après avoir affirmé que « le Premier consul a l’imagination républicaine et l’instinct monarchique », il s’efforce à plusieurs reprises de tempérer l’excès du pouvoir. Il tente de dissuader Bonaparte de se faire empereur, désapprouve l’exécution du duc d’Enghien et adopte, sur la liberté de la presse, une opinion opposée à celles qui prédominent alors.
Mais c’est surtout dans l’élaboration du Code civil qu’il conjugue son talent de juriste avec sa clairvoyance politique. Sans faire partie de la commission chargée de la rédaction, il agit en qualité d’émissaire de l’Empereur. Il a compris que la société issue de la Révolution, sous l’influence conjointe de la franc-maçonnerie et de la philosophie des Lumières, se caractérise par une double proposition : c’est une société gouvernée par la raison et qui veut s’inspirer autant qu’il est possible d’une éthique des droits de l’homme.
La raison est considérée, en ce début du XIXe siècle, comme le principe universel permettant d’organiser la meilleure forme de société. Cette conception imprègne le chapitre préliminaire du Code. Son affirmation fondamentale est celle du droit naturel, avec une référence directe à Montesquieu : « Il existe un droit universel et immuable, source de toutes lois positives ; il n’est que la raison naturelle en tant qu’elle gouverne tous les hommes ».
La loi est dans cette conception la source de toute règle juridique. Non seulement elle rejette au second plan d’autres sources telles que la coutume, mais surtout elle s’impose au détriment de tous les particularismes.
Un rapprochement s’impose alors avec les Constitutions d’Anderson et le concept de loi morale qui s’y trouve développé. Les auteurs étaient proches de Newton, qui venait d’exposer la loi de gravitation. Et l’on peut dire que, dans cet esprit, l’important n’est pas qu’il y ait une gravitation mais que ce soit une loi. L’initié est donc celui qui comprend et respecte les lois, celles du cosmos comme celles de la cité.
On perçoit ainsi l’influence de la pensée maçonnique dans le système juridique qui se met en place : l’idée d’une harmonie universelle qui conduit à se mettre en ordre.
Les bases de la laïcité
La même influence apparaît sur le grand problème de la laïcité. Elle fait, dans le nouveau Code, une entrée discrète mais efficace. La législation du mariage, avec la possibilité du divorce, et la réorganisation de la filiation ne sont plus dominées par la religion. On peut certes regretter que l’égalité n’apparaisse pas encore pour les femmes et pour les enfants nés hors mariage, en remarquant toutefois que Cambacérès est intervenu en leur faveur.
Notons que cette laïcité est dépourvue de toute agressivité. Cambacérès était à Montpellier membre de la confrérie des Pénitents blancs ; il jouera un rôle non négligeable dans l’adoption du concordat. Exempte d’anticléricalisme, sa laïcité se limite donc à une exigence d’indépendance de l’État à l’égard des religions et des cultes, sans hostilité.
Les droits de l’Homme
L’éthique des droits de l’homme, autre élément marquant de cette législation, découle du même rationalisme en ce qu’elle suppose un modèle universel valable pour tout individu. Tout ne pouvait évidemment être fait à l’époque du Code civil, mais on discerne une conception intéressante de la personne humaine à travers deux séries de dispositions.
C’est d’abord la théorie de l’autonomie de la volonté qui apparaît : l’homme est libre de tout, y compris de s’engager, mais l’aliénation de liberté qui en résultera sera à l’exacte mesure de ce qu’il a voulu.
C’est ensuite l’ébauche d’un statut du corps humain qui se dessine. Son caractère inviolable le situe définitivement hors du commerce juridique. Pourtant, l’esclavage est maintenu…
Ce bilan mitigé laisse pourtant l’impression d’une pensée en avance sur son temps. Pour preuve, le commentaire de Cambacérès sur une proposition de Bonaparte sera : « Il n’est question dans ce projet ni des droits de l’homme ni de la liberté de la presse ». L’essentiel est dit.
Napoléon et la franc-maçonnerie
Napoléon, dans sa volonté de construire une société nouvelle, souhaite se fonder sur une maçonnerie structurée selon ses projets. Le virage que prend alors la franc¬maçonnerie va entraîner deux conséquences importantes. C’est d’abord une alliance manifeste avec le pouvoir, alliance que certains qualifieront même de soumission.
Il en résulte une vogue croissante de la maçonnerie : vingt-quatre maréchaux et un grand nombre de hauts fonctionnaires vont être initiés.
Mais la deuxième conséquence sera, par réaction contre cette politisation, une résurgence de ce que I’on a appelé l’écossisme, c’est-à-dire d’une maçonnerie fondamentalement spiritualiste et soucieuse de se tenir à l’écart des tumultes de la société. Le clivage s’est maintenu jusqu’à nos jours. Cette évolution, peut-être surprenante, va se montrer favorable à ce renouveau de l’écossisme. Certains, là encore, verront dans l’attitude de Cambacérès un goût excessif du compromis et même ce que l’on qualifiera de « cordonite aiguë », car il prend alors la présidence de toutes les obédiences existantes, des plus grandes aux plus petites. Mais on peut aussi le créditer d’un attachement aux traditions maçonniques et notamment à la maçonnerie qu’il a d’abord connue.
Conclusion
La franc-maçonnerie fut le creuset d’idées nouvelles qui auraient sans doute permis à la monarchie de se sortir d’une impasse prévisible. L’échec d’une nécessaire évolution lança la France dans une profonde tourmente.
Les francs-maçons, dans leur grande majorité, rejetèrent la Terreur. Leurs loges et eux-mêmes en subirent les conséquences. Mais lorsque la paix revint, ils furent parmi les premiers à recueillir les éléments positifs de cette période pour se remettre à ce qui reste leur œuvre de toujours : la reconstruction d’un monde d’humanisme et de fraternité.
Avant, pendant et après la tourmente de la Révolution, la franc-maçonnerie maintint son idéal Ordo ab chao, ou pour le dire à la façon de Sophocle : « Que le jour sorte de la nuit ainsi qu’une victoire ».
Article inspiré des travaux de Jean-Claude Bousquet, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France
Modif. le 20 avril 2025