Esotérisme et occultisme : différence et définition. En quoi l’ésotérisme rejoint-il ou s’éloigne-t-il des courants occultistes ?
Esotérisme et occultisme sont deux termes très proches, voire synonymes, qui renvoient à l’existence d’une connaissance secrète ou cachée. Il s’agit d’une connaissance spirituelle, métaphysique voire mystique.
Accéder à cette connaissance nécessite de posséder certaines « clés », transmises par différentes traditions, organisations ou individus éveillés. Il faudra en outre produire un important effort personnel afin d’accéder à de nouveaux niveaux de conscience.
Cette connaissance a trait aux grandes lois cosmiques ; elle touche à la cosmologie (formation et structuration de l’univers) et à l’ontologie (qui suis-je ?). Plutôt qu’une accumulation de savoirs, elle invite à une transformation profonde afin de trouver la lumière en soi. Nous parlons donc d’un processus intime.
Dans le langage courant, ésotérisme et occultisme sont donc synonymes. Mais nous retiendrons une autre approche, qui relève des différences entre les deux termes, autant sur le contenu que sur la méthode.
Voyons plus en détails la différence entre ésotérisme et occultisme.
Esotérisme et occultisme : différence
L’ésotérisme (du grec esoterikos et esoteros : « intérieur ») décrit la transmission de la connaissance (ou gnose) par la voie de l’initiation. Cela signifie que seuls les initiés (membres d’une école, d’une loge ou d’une confrérie) peuvent recevoir l’enseignement et accéder aux mystères. Il s’agit donc d’un accompagnement des disciples par des maîtres, ces derniers ayant pour objectif d’aider leurs « élèves » à s’ouvrir progressivement à la réalité et à la vérité.
L’occultisme (du latin occultus : « caché, secret ») est la pratique des sciences secrètes, mais sans faire appel à la méthode initiatique. Les savoirs peuvent en effet être transmis à travers des livres, des conférences, des communautés virtuelles ou encore des rencontres informelles.
En réalité, « occultisme » est un terme qui rassemble un grand nombre de pratiques (appelées « sciences occultes ») plus ou moins sérieuses, en tous cas bien moins encadrées que les traditions ésotériques.
Soulignons les différences suivantes :
- l’occultisme verse parfois dans les croyances et la superstition, alors que l’ésotérisme garde le lien avec le raisonnement logique (il est notamment fait appel à la philosophie et à la psychologie),
- l’occultisme vise à la maîtrise directe de prétendues forces secrètes ou mystérieuses, alors que l’ésotérisme vise avant tout à la compréhension des lois cosmiques, en lien avec les sciences classiques,
- l’occultisme parle de prétendus secrets à transmettre (ou à conserver), alors que l’ésotérisme invite chacun à découvrir ses propres secrets à travers l’utilisation de paraboles, d’images ou de symboles,
- l’occultisme se pratique dans un cadre souple, alors que l’ésotérisme implique un ordre précis : une organisation, un rituel, des règlements, des outils et méthodes,
- l’occultisme est parfois issu de traditions folkloriques ou populaires (cf. la tarologie ou l’astrologie) alors que l’ésotérisme est plutôt élitiste.
Ainsi, « occulte » est souvent synonyme d’obscur : forces obscures, mais aussi méthodes obscures, à manier avec prudence, peu sûres, voire dangereuses car pouvant déboucher sur la sorcellerie, la magie, ou pire, le satanisme. Le risque de dérive sectaire est donc plus présent dans l’occultisme que dans les organisations ésotériques.
L’occultisme vise parfois des fins personnelles, immédiates et pratiques, le but étant de dominer ou de s’enrichir. A l’inverse, l’ésotérisme poursuit une fin idéale, humaniste, celui de la libération de l’être et du retour à l’unité cosmique.
Quelques exemples de courants ésotériques et occultistes
Voici quelques courants ou organisations ésotériques célèbres :
- la franc-maçonnerie,
- le martinisme,
- le soufisme,
- certaines philosophies orientales,
- le compagnonnage,
- les sociétés ésotériques kabbalistes,
- le rosicrucisme,
- etc.
Citons à présent quelques courants occultistes célèbres :
- la tarologie,
- l’astrologie,
- la divination et la voyance,
- le magnétisme,
- la radiesthésie,
- l’hypnotisme,
- le spiritisme,
- l’exocisme,
- la wicca,
- le New Age,
- le chamanisme,
- les médecines parallèles,
- etc.
Ainsi, l’occultisme parlera d’ondes, de fluides, de radiations, d’esprits, de corps éthérés, de fées, de potions, de recettes, de sorts ou encore de puissances astrales… un vocabulaire presque totalement absent de l’ésotérisme au sens strict.
Esotérisme et occultisme : deux voies irréconciliables ?
Aux yeux des occultistes, occultisme et ésotérisme sont synonymes, alors qu’aux yeux des ésotéristes, il n’y a aucune commune mesure.
Mais on aurait tort d’opposer catégoriquement ésotérisme et occultisme. L’occultisme se nourrit beaucoup des thèmes et des savoirs ésotériques, et l’ésotérisme fait appel à certains éléments de l’occultisme, qu’il reprend dans leur dimension symbolique.
Les deux approches offrent des points d’appui différents mais complémentaires et utiles pour l’élévation spirituelle.
Dans les deux cas, il s’agit de tenter de nouveaux chemins pour percer le mystère de l’existence, pour percevoir l’évidence qui se dérobe à nos yeux, et approcher le sens de la vie.
Toutes les voies sont utiles à la quête spirituelle. Il s’agira de ne s’enfermer dans aucune, chacune ayant vocation à être comparée, complétée, éclairée par les autres, et au final dépassée.
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Modif. le 27 novembre 2024