La différence entre mystique et spirituel : quelle nuance y a-t-il entre mysticisme et spiritualité ? Quelles définitions et quel lien avec la pratique religieuse ?
Spiritualité, foi, croyance, mysticisme… il n’est pas toujours évident d’établir une frontière claire entre ces termes, qui ont en commun de décrire un certain degré d’union entre l’individu et Dieu.
Tentons l’approche suivante :
- La spiritualité est une recherche du sens de la vie et une tentative de Connaissance : connaissance de Dieu et connaissance de soi. La spiritualité s’appuie sur des courants, des méthodes, des rituels et se nourrit de diverses approches philosophiques, religieuses ou ésotériques.
- La foi est l’adhésion de l’individu à une croyance (le plus souvent religieuse) et un idéal qui le dépasse et le transcende.
- La mystique ou le mysticisme évoque l’état de celui qui est parvenu à s’élever au-dessus du réel pour s’unir directement à Dieu.
On constate donc une gradation :
- la spiritualité est une recherche,
- la foi est une croyance ferme,
- la mystique est une expérience qui peut aller jusqu’à l’extase et à la rencontre avec Dieu.
Par conséquent, la mystique est l’aboutissement de la foi. La foi peut se passer d’expériences extraordinaires, alors que la mystique s’accompagne toujours de visions, de révélations voire de faits surnaturels, de l’ordre du suprasensible.
Entrons dans les détails de la différence entre mystique et spirituel.
Lire aussi nos articles : La différence entre spiritualité, religion et philosophie.
La différence entre mystique et spirituel
Le mot mystique vient du grec mustikos qui signifie « connaissance des mystères ».
La mystique évoque des découvertes intérieures, indicibles, ineffables. Il s’agit d’une expérience personnelle, intime, impossible à décrire et à partager : c’est l’entrée dans le monde du sacré.
Ainsi, la personne qui vit une expérience mystique perçoit des réponses aux questions métaphysiques essentielles, et entre en relation directe avec Dieu.
La différence entre mystique et spirituel paraît évidente :
- le spirituel est un questionnement, la mystique une réponse,
- la spiritualité est un chemin, le mysticisme un aboutissement,
- le spirituel se base en partie sur la raison, ce qui n’est pas le cas pour la mystique.
Ce dernier point est essentiel. Alors que la spiritualité consiste en une ouverture la plus large possible (à soi, aux autres, à Dieu, aux sciences, au raisonnement et à la philosophie) et à une mise en perspective des connaissances et des savoirs, la mystique s’appuie uniquement sur l’expérience vécue et l’intuition pure.
Ainsi, le mysticisme consiste en une démarche solitaire, directe et supra-humaine.
Les limites et les risques du mysticisme
La limite du mysticisme est évidente : en s’éloignant du raisonnement, des sciences et de l’introspection, le risque est de sombrer dans l’erreur et l’illusion.
La mystique privilégie l’expérience personnelle de Dieu à la réflexion. La vérité finit par apparaître au mystique comme une évidence, mais aucun raisonnement logique ne vient la valider.
La frontière est parfois mince entre révélation et trouble du discernement. Certains mystiques sont atteints de maladie mentale. Ceci explique que le mysticisme ait été parfois été repoussé au rang de spiritualité inférieure.
Et de fait, le chemin de la connaissance ne peut se passer de l’introspection : il est nécessaire de se connaître, de savoir ce qui en soi relève ou non d’influences et de déterminismes extérieurs, afin de savoir si les idées et les intuitions qui traversent notre esprit sont valables.
Accomplir un chemin spirituel nécessite prudence, persévérance, méthode et volonté, ce qui semble incompatible avec une démarche purement mystique…
Pour aller plus loin :
Qu’est-ce que la spiritualité ? Quel est le but à atteindre ? En quoi consiste la méthode spirituelle ? Quel lien avec la philosophie ?
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Modif. le 20 octobre 2024