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3 la dirigent, 5 l’éclairent, 7 la rendent juste et parfaite

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3 la dirigent, 5 l’éclairent, 7 la rendent juste et parfaite : qui sont les officiers de la loge au R.E.A.A. et quel est leur rôle ? Voici une planche au 1er degré.

Au R.E.A.A., les officiers de loge sont au nombre de dix :

  1. le Vénérable Maître dirige les travaux avec l’aide des Surveillants, il incarne la sagesse,
  2. le Premier Surveillant supervise le travail des compagnons, il incarne la force,
  3. le Second Surveillant supervise le travail des apprentis, il incarne la beauté,
  4. l’Orateur est la conscience de la loge ; il incarne la Loi et la justice,
  5. le Secrétaire est la mémoire de la loge ; il incarne la continuité,
  6. l’Expert est le garant du respect de la Règle, il incarne la rigueur,
  7. le Couvreur est le gardien de l’espace sacré, il incarne la vigilance,
  8. le Trésorier gère les ressources matérielles de la loge, il incarne la prudence,
  9. l’Hospitalier est chargé de la bienfaisance, il incarne la charité,
  10. le Maître des Cérémonies est en charge du cérémonial, il incarne l’harmonie.

Parmi ces dix officiers, sept rendent la loge juste et parfaite, c’est-à-dire à même de fonctionner et d’initier. Les cinq premiers occupent un « plateau ».

Plus précisément :

  • les trois premiers officiers de cette liste dirigent la loge : ils incarnent l’ordre et la discipline, qui doivent déboucher sur des travaux sains et harmonieux,
  • l’Orateur et le Secrétaire viennent compléter ce trio pour « éclairer » la loge, par leur capacité de conscience et de mémoire,
  • enfin, l’Expert et le Couvreur rendent la loge juste et parfaite, c’est-à-dire conforme aux règles et sûre vis-à-vis de l’extérieur.

Remarque : les travaux peuvent être ouverts avec un minimum de sept maîtres maçons présents. Les compagnons peuvent occuper certains offices, mais pas celui de Vénérable Maître, ni de Secrétaire, ni d’Orateur.

Tentons d’interpréter la formule « 3 la dirigent, 5 l’éclairent, 7 la rendent juste et parfaite ».

Lire aussi : Les officiers de la loge (planche)

La suite numérique 3-5-7 évoque une déclinaison harmonieuse à partir d’un principe unitaire incarné par le Vénérable Maître.

Il s’agit d’une suite impaire, l’impair représentant ici le domaine de la spiritualité. Autrement dit, la matière (le pair) est limitée, soumise à une puissance ordonnatrice, une intention supérieure.

La loge devient ainsi l’image de la matière purifiée, de la société organisée, conforme à l’idéal maçonnique.

La suite 3-5-7 est un triple-ternaire : on peut en effet y voir la juxtaposition de triangles et d’énergies qui se complètent :

  • le triangle Vénérable Maître, Premier Surveillant et Second Surveillant définit le temps sacré, celui de la carrière du jour et des travaux,
  • le triangle Vénérable Maître, Orateur et Secrétaire introduit le sens du travail,
  • le triangle Vénérable Maître, Expert et Couvreur définit l’espace sacré, protégé de toute intrusion.

D’autre part, les trois chiffres 3, 5 et 7 correspondent à l’âge de l’apprenti, du compagnon et du maître ; ils résument le contenu des enseignements de ces trois degrés symboliques et offrent ainsi l’image d’un édifice achevé, abouti. Autrement dit, l’idéal maçonnique se réalise par la structuration même de la loge en 7 offices.

En France, avant 1735, la direction des loges était limitée à trois officiers : un maître assisté de deux surveillants.

Nous sommes des ouvriers sur le chantier, armés d’outils symboliques, guidés et initiés par le Vénérable Maître et les surveillants.

« 3 la dirigent » fait donc écho au travail et à la transmission. Mais quel est le sens de ce travail ?

Le travail maçonnique ne s’effectue pas de manière automatique. Il s’inscrit dans un cadre, dans une dynamique, dans une chaine. Il poursuit un objectif et un idéal qu’il convient de rappeler aussi souvent que possible.

L’Orateur, conscience de la loge, a pour rôle de rappeler ce cadre et de fixer des perspectives. Quant au Secrétaire, mémoire de la loge, il résume les travaux antérieurs et les fait ainsi revivre afin que leur bénéfice ne soit pas perdu, ce qui évoque autant la transmission que la construction.

Savoir d’où nous venons pour savoir où nous allons : l’Orateur et le Secrétaire viennent rappeler le sens de nos travaux, c’est en cela qu’ils « éclairent » la loge.

Ainsi, avec le Vénérable Maître et les deux surveillants, l’Orateur et le Secrétaire forment les « lumières de la loge ». Mais notre idéal aurait du sens si nos travaux n’étaient pas protégés et soumis à la Règle ?

L’Expert et le Couvreur rendent la loge juste et parfaite. Le premier, en tant que tuileur, contrôle l’accès depuis l’extérieur, alors que le second garde l’espace sacré depuis l’intérieur.

L’Expert et le Couvreur sont garants du caractère sacré de l’espace de travail : ils assurent le cadre, le respect du rite, et l’accès aux personnes autorisées.

Par leurs fonctions, les officiers de la loge créent les conditions du travail maçonnique tel qu’il doit être mené, fondé sur la transmission (3 la dirigent), le sens (5 l’éclairent) et la règle (7 la rendent juste et parfaite).

On aurait tort de voir dans cette structuration une hiérarchie classique descendante dans laquelle les « 3 qui dirigent » auraient plus d’importance que les autres officiers. En effet, que serait la loge si elle n’était pas couverte ? Que serait-elle si le rituel n’était pas respecté ?

En réalité, le Couvreur et l’Expert jouent un rôle presque plus important que le Vénérable Maître et les Surveillants, un rôle en tous cas essentiel, et qui éclaire le sens des travaux.

Au final, chaque officier est porteur d’une part de lumière et d’une part de sens : aucun ne pourrait agir sans le concours des autres…

Pour aller plus loin :

livres maçonniques

Modif. le 25 novembre 2024

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