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La dissolution en alchimie : définition

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La dissolution en alchimie : définition. En quoi consiste l’étape de la dissolution, ou Oeuvre au noir ? Explication.

L’alchimie spirituelle, ancêtre de la psychologie, a pour but la transformation intime de l’homme par l’extension du domaine de sa conscience. Or cette mutation passe par une nécessaire régression avant d’espérer s’élever vers une condition plus noble.

La première étape du processus consiste en une dissolution (Solve), aussi appelée « séparation » ou « putréfaction ». Il s’agit donc de dissoudre, d’abandonner ou de laisser se décomposer une part de soi-même afin de faire émerger une forme de conscience qui était auparavant invisible, inactive ou endormie.

Plus précisément, le but de cette première étape du processus alchimique, aussi appelée Oeuvre au noir, consiste à visiter notre propre matière pour comprendre ce qui s’y passe et opérer un tri entre les différentes énergies à l’oeuvre.

La clé est donc l’introspection, autrement dit la connaissance de soi. Il faudra tenter de porter un regard lucide sur soi-même… Tâche extrêmement difficile, mais ce retournement sur soi promet la naissance d’un être nouveau.

Voici donc une tentative de définition de la dissolution en alchimie.

Voir aussi notre série d’articles sur l’alchimie :

L’alchimie spirituelle se fixe pour objectif de transformer notre matière informe et amalgamée en matière organisée et rayonnante. On parle de transformer le Plomb en Or :

  • le Plomb représente l’état de l’être obscur, inconscient de ce qu’il est, ignorant des forces qui l’animent,
  • l’Or représente l’être éveillé, conscient de son fonctionnement et ayant trouvé sa véritable nature, universelle.

Cette transformation consiste non pas à créer une nouvelle matière, mais à transformer notre matière de l’intérieur, par la seule force de notre volonté. Autrement dit, l’Or est déjà présent dans le Plomb, mais sous une forme non-révélée.

Avant d’aller plus loin, posons les définitions suivantes, selon les termes alchimiques :

  • le Corps correspond à la matière humaine (le Plomb) : c’est notre individualité, notre animalité sous-tendue par l’énergie vitale,
  • l’Esprit correspond à notre psychisme (le Mercure) : c’est notre conscience animale, soumise au Corps, ou au contraire tentant de se libérer et de s’élever,
  • l’Âme (Or) correspond à ce qu’il y a de supra-humain en nous, au-delà de la matière et de l’animalité. C’est ce qui nous rattache à l’âme du monde, à l’esprit supérieur, à la conscience infinie.

La première étape de la transformation alchimique, et la plus importante, est la dissolution (Solve). Mais que faut-il dissoudre, et dans quel but ?

La dissolution consiste à décomposer cette partie de nous qui fait obstacle à la pleine conscience ou encore à la vérité. En l’occurrence, c’est le Corps qui retient notre Esprit prisonnier et l’empêche de s’épanouir, c’est donc le Corps qu’il faut dissoudre.

Ainsi, notre Esprit (notre psychisme) est sous la coupe du Corps (nos instincts animaux), et tant qu’il ne sera pas libre, il ne pourra pas connaître l’Âme. Le Corps attire à lui le Mercure et a tendance à le rendre épais et solide : nous venons de décrire l’individu obscur, entièrement dominé par son ego, figé dans ses certitudes, ses préjugés et ses habitudes.

La dissolution du Corps permettra au contraire de révéler le côté subtil de notre psychisme, ce côté compréhensif, ouvert aux autres, capable d’appréhender les lois du monde et d’accéder à l’universel.

En alchimie spirituelle, dissoudre le Corps solide revient à le liquéfier sous l’effet des Eaux mercurielles qui s’animent. C’est le réveil du psychisme, la sortie de la prison intérieure.

On parle encore de séparation ou de putréfaction du Corps, processus qui aboutit là-encore à la victoire du Mercure.

Dans tous les cas, il s’agit d’abandonner le Corps : c’est la difficile « épreuve du vide ». Concrètement, l’individu, par la seule force de sa volonté, tente de s’extirper des pensées dues à son animalité. Pour cela, il fait appel à la raison et s’écarte de tout ce qui peut le ramener à son monde égoïste. Il essaie de se détacher de ses peurs, de sa haine, de ses désirs, de ses automatismes inconscients. Il cherche à mieux se connaître pour ne plus se laisser duper par le fonctionnement de son psychisme.

Bref, il essaie de se transcender, de se dominer lui-même.

La dissolution alchimique consiste donc à dissoudre un certain nombre des pensées qui nous arrivent spontanément, ou tout du moins à les mettre à distance, comme on le ferait par exemple dans le cadre de la méditation.

L’individu obscur s’attache à ses pensées, s’auto-convainc qu’il a raison. Il ne voit le monde que par le prisme de son Corps, de son individualité, de son animalité, de son petit monde.

A l’inverse, l’individu en voie d’éveil se libère de ses schémas inconscients et s’ouvre à l’universel. Il dépasse l’irrésistible et sauvage instinct d’autoconservation du moi, et à force de volonté et d’efforts répétés, l’épuise jusqu’à l’extrême faiblesse. Ce faisant, il développe une conscience qui n’est plus liée à son individualité. Peu à peu, il devient l’être monde.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, la dissolution de l’ego est en réalité impossible. Car l’ego est indissociable de la pensée et de la conscience : on ne peut raisonner sans lui. Ici, il s’agit d’abord de prendre conscience de cela. Une prise de conscience qui fait précisément partie du processus de dissolution, puisqu’il s’agit bien d’abandonner toute ambition et toute illusion sur soi-même.

On l’a compris, le processus de dissolution est extrêmement difficile et délicat. Il s’agit d’opérer une mort physique de son vivant, en triant et repoussant ses pulsions animales. L’accès à l’Âme subtile (le Soi) ne peut être que momentané. Pourtant, ces courts instants de lucidité nous projettent dans une sagesse infinie.

Pour aller plus loin :

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Modif. le 19 juin 2024

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